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Maman étudiante, une aventure complexe

LE SAMELY
Maman étudiante
Avr 7, 2022

Maman étudiante, une aventure complexe

Article publié le ( > lire l’article complet dans Parents)

Comment concilier la maternité et les études ? Est-il simple d’être maman et étudiante ? Les mamans étudiantes ont-elles des droits spécifiques, peuvent-elles bénéficier d’aides financières ? Est-on prioritaire pour obtenir une place en crèche ? Comment s’organiser au mieux pour mener de front la vie avec un bébé, et ses études ? Infos et conseils.

Être maman et étudiante, c’est tout un programme ! Car si la parentalité est une aventure en soi, comprenant son lot de défis chronophages, mener en plus une vie d’étudiante peut vite engendrer une situation stressante. Avec ou sans compagnon, de nombreuses mamans en études se retrouvent régulièrement en situation de décrochage. Dès lors, comment s’organiser au mieux pour réussir ses études tout en prenant soin de son enfant ? Que vous soyez au lycée ou en études supérieures, il y a des réflexes à adopter pour faciliter au mieux sa vie quotidienne, mais aussi des aides pour alléger les contraintes. On fait le point avec Florence Cornu, directrice du secteur des PEP75 et gestionnaire du SAMELY (le Service d’accompagnement des mères lycéennes), et avec Marine, jeune maman étudiante.

Quelques chiffres sur les mamans étudiantes

Selon un rapport de l’Observatoire de la Vie étudiante publié en 2016, en France, 1 étudiante sur 20 est maman. Si ce chiffre est très bas comparé aux autres pays européens, cela s’explique notamment par le nombre moins important de femmes en reprise d’études dans l’Hexagone qu’à l’étranger. Quant à l’impact de la maternité sur les études, il semble être malheureusement souvent un motif de décrochage, qui se vérifie dans les chiffres : les mamans étudiantes ont 18% de chances de moins que les étudiantes sans enfants de parvenir au terme de leurs études. Il faut aussi souligner que ces données concernent les études supérieures et ne prennent pas en compte les mamans encore au lycée, où la situation peut s’avérer encore plus difficile à gérer.

Comment s’organiser : une charge mentale lourde à porter pour les jeunes mamans

Concilier études et éducation d’un enfant n’est forcément pas de tout repos ! Et quand le bébé est malade (ce qui arrive souvent, surtout les premières années…), il devient impossible de se rendre en cours, voire d’assurer ses “devoirs” à rendre aux professeurs. La période des partiels et examens est toujours très difficile également. Bien sûr, les mamans qui vivent en couple auront un relais plus facile que les mamans qui sont seules avec leur bébé, toutes les mamans étudiantes en témoignent. Une situation décrite par Marine, étudiante et maman : « Le principal défi que j’ai eu à surmonter en tant que maman étudiante, c’est la gestion du temps. Pendant la période d’examens, je profitais de chaque sieste de ma fille pour me mettre à réviser. C’était très stressant et très fatigant », témoigne Marine. Avoir un enfant, c’est en effet devoir lui accorder beaucoup de temps et d’énergie, et le risque de s’éparpiller est grand, souligne Florence Cornu : « Il va y avoir toute la question du mode de garde, gérer toutes les aides possibles, mais aussi découvrir toutes les plateformes comme celle de la CAF, ce qui n’est pas rien ! Sur le long terme, la situation peut se compliquer quand l’enfant commence à marcher et courir, la surveillance va devoir être permanente ».

Vie étudiante : pas facile quand on est déjà maman !

Le regret qui ressort le plus des déclarations des mamans étudiantes, c’est la difficulté de participer aux moments festifs… Avec un bébé, les sorties, week-ends et breaks entre étudiants seront forcément moins nombreux. Une situation qui n’est pas propre aux étudiantes, les mamans qui travaillent sortent elles aussi moins souvent dans les premiers mois qui suivent la naissance de leur bébé… « Effectivement je sortais peu durant ma première année de Master quand ma fille est venue au monde. Mais du fait de mes études dans le domaine de la culture, j’ai pu sortir lors d’évènements culturels et j’ai pu assister à une soirée avec mes camarades de promotion ! », relativise Marine.

 

Maman et étudiante : s’affranchir du jugement des autres

Quand on est étudiante et que l’on est maman, ou que l’on est enceinte, le regard des autres peut être vécu comme un jugement, ce qui peut déstabiliser. « J’ai eu des réflexions de certains professeurs lorsque j’ai fait ma demande d’entrée en Master. Ils pensaient automatiquement que je ne pourrais pas aller au bout du cursus du fait que j’allais devenir mère. Il peut y avoir un sentiment discriminant» , raconte Marine. Rassurez-vous, certaines étudiantes arrivent très bien à concilier leur grossesse, puis la venue de leur bébé, avec leur cursus. C’est surtout une question d’organisation.

Quel congé maternité pour les mamans étudiantes ?

Il n’y a pas de congé maternité à proprement parler dans le milieu universitaire, car dans tous les cas, vous devrez suivre les cours et les examens. En revanche, n’hésitez pas à vous tourner vers vos professeurs et vers les services de votre université. En fonction de votre date d’accouchement, et vous pourrez peut-être obtenir des cours à distance, voire le report de certains examens.

Les aides pour les mamans étudiantes : CROUS et RSA

Si la grossesse et la maternité deviennent difficiles à cumuler avec vos études, sachez qu’il existe différentes aides pour vous faciliter la vie. Tout d’abord, sachez qu’en couple ou non, vous êtes éligible au RSA. Il vous faudra faire la demande à la Caisse d’Allocations Familiales. Le montant du RSA varie en fonction de votre situation personnelle (en couple ou seule), du nombre et de l’âge de vos enfants. Ainsi, si vous êtes enceinte de votre premier enfant, le RSA sera de 725,96 euros si vous êtes seule, et de 848,01 euros si vous êtes en couple. Après la naissance de votre enfant, le RSA sera de 967,95 euros si vous êtes seule et de 1 017,61 euros si vous êtes en couple.

Il existe aussi une aide d’urgence de la part du CROUS, pour les jeunes parents. Celle-ci peut être ponctuelle ou annuelle. La première peut être notamment demandée si votre situation venait à changer durant l’année universitaire. Une fois votre situation évaluée par l’assistante sociale, vous pouvez toucher cette aide pouvant être au maximum de 1 687 euros. Selon les cas, celle-ci peut être versée plusieurs mois dans l’année, avec un maximum total de 3 374 euros.

Pour ce qui est de l’aide annuelle, la maman étudiante doit faire une demande auprès de son académie. L’aide versée peut aller de 1 020 à 5 612 euros pour l’année.

Vous pouvez également faire une demande de logement d’urgence si vous rencontrez des difficultés à ce niveau.

Aides : contactez votre Conseil général

En plus du CROUS et du RSA, il existe des aides propres à chaque département notamment, l’allocation à l’Aide Sociale à l’Enfance. Celle-ci sera calculée en fonction de votre situation. N’hésitez donc pas à contacter le Conseil général de votre département.

A-t-on droit à une place prioritaire en crèche ?

Bébé est là ! Vous devez maintenant trouver un mode de garde, afin de reprendre vos cours. Pour ce qui est de la prise en charge de votre enfant, il existe des crèches mises en place par différentes universités en France. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre campus pour savoir si celui-ci en possède une. Il ne faut pas hésiter non plus à en parler à vos professeurs, qui peuvent vous aider : « Mes professeurs ont été très compréhensifs. J’ai accouché entre le premier et le deuxième semestre, et j’ai pu suivre tous les cours en distanciel et avoir des travaux pratiques aménagés», témoigne Marine.

Maman étudiante : comment faire garder son enfant ?

Le mode de garde est un sujet crucial quand on est étudiante et maman. Si votre emploi du temps vous le permet, vous pouvez envisager de mettre votre enfant à la halte-garderie. A la différences des crèches classiques, les halte-garderies prennent les enfants en charge sur des plages horaires moins importants. L’accueil peut s’effectuer quelques heures, voire quelques demi-journées par semaine. Il en existe des publiques et des privées. Une bonne solution si vous arrivez à grouper vos horaires d’études sur quelques demi-journées.

 


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Lycéenne et maman, comment être aidée ?

Chaque année, en France, environ 4 500 jeunes femmes mineures mettent au monde un enfant. Parmi elles, 500 ont moins de 15 ans. Ces “mamans ados” vivent souvent leur grossesse dans l’isolement, parfois coupées de leur famille. Des structures existent pour leur venir en aide, tout au long de leur grossesse et pour les accompagner dans les débuts de leur vie avec leurs enfants. « Les mamans lycéennes éprouvent de grandes difficultés, dues à leur jeune âge et à une situation souvent précaire. Il faut savoir qu’en France, quand la maman est mineure, un enfant sur deux est placé à l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) dans ses quatre premières années, ce qui est un chiffre très important », alerte Florence Cornu. Afin d’aider au maximum ces très jeunes mamans, le SAMELY (Service d’accompagnement des mères lycéennes), a été créé en Ile-de-France. C’est une structure spécifique qui vient en aide aux lycéennes enceintes ou mamans. « Nous aidons les mamans pendant les deux années suivant la naissance, de deux façons. Premièrement, nous pouvons garder leurs enfants durant les périodes d’examens, afin d’alléger leur charge mentale. Ensuite, nous organisons des séjours Parentalité, où les mamans peuvent discuter entre elles, consulter un psychologue. Nous y proposons aussi des Ateliers Santé et Enfant. Les mamans peuvent aussi passer du temps informel avec leur bébé ».

Ce dispositif n’est pour l’instant présent qu’en Ile-de-France. Pour les autres régions, il existe d’autres organismes dédiés : « Il y a bien sûr la Protection Maternelle et Infantile (PMI), présente dans chaque département. Les mamans lycéennes peuvent aussi contacter l’infirmière scolaire, qui les aidera à avoir les bonnes informations et les orientera vers les structures qui les aideront. Des Forums existent aussi pour les mamans étudiantes et lycéennes, pour rompre l’isolement et libérer la parole.

Auteur : Antoine Blanchet, Journaliste
Avec Florence Cornu, directrice du secteur des PEP75 et gestionnaire du SAMELY


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