Rapport d’activités 2024

Rapport d’activités 2024

pdf-a-telecharger 1,2 Mo

A lire ou à télécharger

Rapport d’activités 2024

Rapport d’activités 2024

allocations familiales
logo 1000 jours
Region-IDF
seine-st-denis le département
SIPLP
ANCT
Logo-pref-IDF
essonne
Val d'oise
Yvelines le département
Pactes solidarité
Préfet_de_l'Essonne
Préfet des yvelines
Préfet_de_la_Seine-Saint-Denis
Préfet_du-val-doise
pep75-samely

> INTRODUCTION 2024

Préface – la dynamique de réseau, une nécessité pour accompagner les jeunes mères

I. Les chiffres

  • Les chiffres 2024

III. Lutte contre l’exclusion et l’isolement

  • Ruptures familiales et instabilité de l’habitat
  • Monoparentalité et précarité économique 
  • Lutte contre l’isolement

IV. Soutien à la parentalité

  • Santé mentale : accompagnement et orientation
  • Protections des mères et de leur enfant

> INTRODUCTION

     

L’association PEP 75 oeuvre depuis plus de 100 ans dans le champ de l’éducation populaire. Guidée par des valeurs de solidarité, laïcité et inclusivité, elle développe des services permettant l’accès à l’éducation, aux loisirs, à la culture et aux vacances pour tous, en concourt aux politiques publiques. Rattachée au niveau national à la fédération des PEP, elle est favorisée, dans son déploiement, par les antennes départementales PEP locales.

Il y a 11 ans le SAPAD de Paris, service académique qui soutient la scolarité des élèves malades, piloté par les PEP 75, repère une problématique de décrochage scolaire chez les élèves enceintes ou mères. Au sein de l’éducation nationale, il n’existe ni statut, ni dispositif pour prendre en charge ce public singulier et particulièrement vulnérable qui se tient par ailleurs éloigné des institutions. Pour répondre aux problématiques spécifiques des mères adolescentes et de leur bébé, l’association créé le dispositif SAMELY (Service d’Accompagnement des MÈres LYcéennes).

Expérimenté à Paris, le dispositif s’étend progressivement en Seine-et-Marne, en Essonne, en Seine-Saint-Denis, dans le Val d’Oise et dans les Yvelines grâce au soutien financier indispensable du Conseil Régional, de l’ARS, de l’Etat, des Conseils Départementaux et des CAF.

Un accompagnement global est assuré par un binôme coordinatrice scolarité- insertion et psychologue sur chaque département. Il permet un repérage au long cours, des problématiques rencontrées par les adolescentes. Ainsi le dispositif s’engage dans une lutte contre deux risques majeurs : le décrochage scolaire et l’isolement. La déscolarisation est un risque d’exclusion pour la mère et de pauvreté pour son enfant. L’isolement est une menace pour la santé mentale de la mère et pour la qualité de la relation avec son enfant.

L’accompagnement individuel proposé par la coordinatrice scolarité-insertion et la psychologue ; la mise en lien avec les services de droit commun en fonction des besoins repérés ainsi que les actions collectives de soutien à la parentalité sont autant de moyen de protéger la jeune mère et l’enfant des dangers qui les entourent.

L’ensemble du dispositif est piloté par des cheffes de services réparties en trois pôles qui garantissent l’uniformité et la qualité du service dans les six départements tout en prenant en compte les spécificités territoriales. Elles sont également garante d’un lien de proximité avec les partenaires qui soutiennent le projet afin de permettre une visibilité sur l’évolution des problématiques. Enfin une direction opérationnelle et associative soutien le projet dans sa globalité, étayé par un conseil d’administration qui les accompagne dans les prises de décisions à long terme.

C’est l’ensemble de l’association, riche de plus d’une centaine d’année d’existence, qui vient épauler ce dispositif novateur qui a aujourd’hui fait ses preuves et se consolide année après année.

 

I. Les chiffres

  • Les chiffres 2024

En 2024, 276 lycéennes enceintes ou mères ont été accompagnées par le SAMELY :

 

  • Une moyenne d’âge interdépartementale de 17,4 ans à l’orientation.
  • L’écart d’âge varie de 13 à 22 ans lors de l’orientation.
  • 31% des jeunes femmes ont 16 ans ou moins.

Ces chiffres, calculés à un instant T, sont à relativiser car des déménagements interdépartementaux sont fréquents durant l’année. L’hétérogénéité du volume d’accompagnement est également liée au nombre de grossesses qui diffère d’un département à l’autre et à la date du déploiement (plus récent dans les Yvelines). Enfin, les mouvements interne à l’équipes peuvent également impacter le nombre de suivis annuels.

01-Partenaires orienteurs

L’éducation nationale, partenaire historique du dispositif continue d’orienter près de la moitié des jeunes mères. Infirmières et assistantes sociales scolaires sont souvent, avec la PMI, les premiers professionnels à repérer les grossesses précoces. La diversité des partenaires orienteurs correspond à la multitude de champs d’intervention en lien avec le public des mères adolescentes (scolarité, périnatalité, éducation spécialisé, aide social, protection de l’enfance…).

Les trois missions du dispositif : lutte contre le décrochage scolaire, lutte contre l’exclusion, l’isolement et soutien à la parentalité peuvent être assurés en coordination avec les partenaires éducatifs, médicaux et sociaux, dans un travail de réseau fort.

 

II. Lutte contre le décrochage scolaire

02-Lutte contre le décrochage scolaire

Lors de l’orientation vers le SAMELY, 49% des jeunes femmes sont en situation de décrochage scolaire ou déscolarisées depuis moins d’un an. Dans ces situations, déscolarisation et décrochage scolaire précède la grossesse et peuvent même être des facteurs l’ayant favorisé. Les motifs sont variés : orientations subies, faible niveau, phobie scolaire… Le risque de rupture scolaire définitive s’accentue avec la grossesse. En cause : peur du stigmate social, inconfort physiologique ante et post-natal, multitude des rendez-vous médicosociaux à observer, absence de mode d’accueil, ruptures familiales, violences.

67% des jeunes femmes sont scolarisées dans des filières professionnelles (CAP/BAC PRO) qui comportent des périodes obligatoires de stages. C’est une difficulté supplémentaire pour les mères lycéennes qui peinent souvent à trouver un stage compatible avec leur situation de maternité.

En lien avec les équipes pédagogiques des établissements scolaires, le SAMELY identifie les freins et accompagne les jeunes femmes pour favoriser un maintien ou une reprise de scolarité ou une entrée en formation. Le SAMELY se propose d’être l’interface privilégié entre l’école, l’adolescente et sa famille afin que des adaptations soient trouvées (APADHE, dispense, redoublement, dérogation de stage, envoie des cours à domicile).

Parmi les secteurs les plus représentés, 47 % des jeunes femmes sont scolarisées dans les filières du commerce et de l’administration, 35% dans le secteur du soin et du service à la personne et 10% dans le domaine de l’hôtellerie et restauration. Ces secteurs sont connus pour la pénibilité des conditions de travail : posture debout prolongée, horaire de travail décalé, port de charges lourdes, etc. Pour les jeunes mères élevant seule leur enfant, sans relais à leur parentalité, un travail de redéfinition du projet professionnel est souvent mené avec les CIO afin de rendre compatible leur projet professionnel et leur réalité de mère isolée.

Grace au SAMELY, les jeunes femmes bénéficient d’un accompagnement privilégié pour leur démarche Affelnet, Parcoursup ou de réorientation.

Si 18% sont concernées par un logement précaire et instable à l’orientation, ce chiffre qui reste préoccupant, diminue à 8% à la sortie. La précarité locative, souvent liée à la précarité économique génère un stress et un sentiment d’incertitude parasite aux projections scolaires et parentales. La mise en lien avec les institutions est primordiale pour tenter de lutter contre l’exclusion sociale de ce public qui se rend difficilement vers les services de droit commun. A plus forte raison lorsque l’hébergement recherché doit allier étayage à la relation mère-enfant et mise à l’abri.

Les jeunes femmes accompagnées par le SAMELY résident en majorité en zones urbaines et vivent le plus souvent dans des quartiers labellisés politique de la ville. Peu stable sur le plan de l’hébergement, il n’est pas rare qu’une partie d’entre elles change de département durant les deux ans d’accompagnement et réside et soit scolarisée sur un autre.

  • Scolarité en sortie de dispositif

Au niveau nationale, seule 25 à 50% des adolescentes enceintes poursuivent leur scolarité1.

En 2024, grâce à l’accompagnement du SAMELY, 84% des adolescentes suivies ont poursuivi leur scolarité, leur formation ou sont entrées en emploi. Elles sont également 73% à avoir obtenu leur examen (Brevet, BAC, CAP et BTS).

Scolarité en sortie
  • Monoparentalité et précarité économique

La mise en place de l’APADHE (accompagnement pédagogique à domicile, à l’hôpital ou à l’école) permet d’assurer la continuité des apprentissages par l’organisation de cours à domicile. 16 demandes ont abouti en 2024. Le faible taux de mise en place comporte différentes explications : département d’habitation différent de celui de la scolarité, hébergement précaire (chez une tierce personne, suroccupation, hôtel…) sentiment d’être dépassée..

La proportion de jeunes femmes en NEET (sans formation, ni scolarité, ni emploi) correspond le plus souvent à des jeunes femmes pour lesquelles la problématique du mode d’accueil (9% sans solution d’accueil en fin d’accompagnement), de l’hébergement, des ressources ou de la santé mentale n’a pas été résolu. Plus rarement, on retrouve dans cette catégorie, des jeunes femmes de nouveau enceintes ou souhaitant s’occuper de leur bébé.

Le maintien en activité scolaire ou en formation est un gage d’inclusion pour les mères adolescentes et leur garanti à terme une autonomie qui les prémunit de possibles violences. C’est aussi le pari d’une meilleure relation mère-enfant, plus harmonieuse, moins impactée par la précarité et d’une meilleure estime de soi pour la mère.

1 Rapport gynécologie sans frontières 2011

 

III. Lutte contre l’exclusion et l’isolement

  • Ruptures familiales et instabilité de l’habitat
hebergement

En contexte de grossesse adolescente, le risque de rupture d’hébergement est grand est doit être prévenu. Un accompagnement vers les services sociaux est donc quasi systématique pour permettre une ouverture de droits, une recherche d’hébergement ou une mise à l’abris. Les difficultés d’accès à un logement adapté et rapide mettent en péril l’investissement scolaire et maternel.

La proposition de prise en charge mère-enfant en centre maternel augmente fortement durant l’accompagnement, passant de 15 à 38%. La recherche d’un hébergement protecteur pour la mère et l’enfant est complexe et circonscrite à quelques lieux épars dans la région.

Les jeunes femmes accompagnées par le SAMELY résident en majorité en zones urbaines, le plus souvent dans des quartiers labellisés politique de la ville. Peu stable sur le plan de l’hébergement, elles déménagent fréquemment en cours d’accompagnement, parfois dans un autre département. Les déménagements entrainent des ruptures dans les suivis médicosociaux et dans la scolarité, fragilisant l’étayage qui peut être mis en place par les partenaires.

Les ruptures avec l’environnement familial, l’exil, l’écart entre les préoccupations de leurs paires et les leurs, ainsi que l’absence d’un co-parent suffisamment présent, renforcent l’isolement des jeunes mères. Ce sentiment tend à enfermer les jeunes femmes, à les démobiliser, leur faisant perdre toute confiance en elle et en leur compétence.

Si 61% des pères reconnaissent leur enfant, seuls 52% des géniteurs prennent part à l’éducation de ces derniers.

Concernant le contexte de ces naissances, il est important de spécifier que la quasi-totalité des grossesses n’était pas anticipée et qu’une partie est la conséquence de viols. Il est à noter également que rare sont les parents vivant en couple et participant quotidiennement à l’éducation de l’enfant. Le jeune âge des parents lorsqu’ils sont en couple rend difficile l’accès à un logement autonome ou à une prise en charge commune en centre parental.

co educatio,

Au niveau des ressources, 59% des mères sont bénéficiaires du RSA majoré en fin d’accompagnement. Le RSA majoré peut être versé jusqu’aux 3 ans de leur bébé si elles l’élèvent seules, sans condition de recherche d’emploi. Ce minima social est souvent la condition minimum à leur poursuite d’étude tout en assurant les charge de leur enfant. Sans ce dernier, le recours à un mode d’accueil, et la réponse aux besoins primaires de leur enfant, la recherche d’un logement ou la poursuite de leur étude relève de l’impossible. Le plus souvent, même s’il n’y a pas de rupture familiale, il est cependant très difficile pour la famille de couvrir les besoins de la jeune et de son bébé.

  • Lutte contre l’isolement

Le SAMELY, à la croisée de l’adolescence et de la maternité, construit des actions collectives de soutien à la parentalité et à la scolarité, qui favorisent la rencontre, le partage d’expériences et la création d’un lien entre toutes les jeunes femmes qui y participent. Ainsi elles encouragent la création d’un lien de confiance entre paires et la construction d’un réseau soutenant pour les jeunes mères.

Ces actions sont pensées en équipe pluridisciplinaire comme des espaces de bienveillance et de non jugement permettant de favoriser l’estime de soi, le sentiment d’appartenance groupale et le renforcement des compétences parentales. Menés par des partenaires extérieurs ou en binôme coordinatrice-psychologue, ces moments peuvent reposer sur des outils de médiation favorisant la libération de la parole et le partage des vécus.

 

IV. Soutien à la parentalité

 

Cette année encore, des actions collectives de soutien à la parentalité ont été organisé dans l’ensemble des départements. Sous forme d’atelier, de stage ou de séjours en Bretagne, ces actions offrent la possibilité aux jeunes mères de se rencontre, partager leurs expériences de la maternité et d’être soutenues dans leurs parentalité.

En 2024, ces actions ont comptabilisé :

  • 2 séjours Lien mère-enfant et 2 séjours Remobilisation scolaire, proposés à l’ensemble des mères accompagnées par le SAMELY. 40 jeunes femmes et 40 bébés ont ainsi pu partir en séjour et profiter de temps collectifs de qualité en dehors de leur quotidien.
  • 2 stages Scolarité et parentalité ont également eu lieu pendant les vacances scolaires, offrant, pour chaque stage, la possibilité à 10 jeunes femmes de venir renforcer ses apprentissages et d’échanger des moments riches avec leur enfant.

Tout au long de l’année, des ateliers collectifs ont été organisés et proposées à l’ensemble des jeunes femmes des chaque département. Totalisant, 171 participations de mères et leurs bébés (jeu libre sur le principe du lieu accueil parent enfant, éveil
sensoriel, groupes de parole avec les psychologues et/ou des professionnels de la PMI, des éducateurs jeunes enfants, le planning familial, cuisine, sophrologie, bébé nageur, cité des enfants…)

Au total, ce sont 222 mères et 185 bébés qui se sont rencontrés en séjour, en stage ou en action collective à la journée.

Les actions collectives portées par le SAMELY constituent un rempart au sentiment
d’isolement, de rejet ou d’épuisement parental dans une démarche de prévention précoce des difficultés mère-bébé. Elles nécessitent la mobilisation parfois difficile du public et peuvent par moment être réajustées, décalées ou annulées. Cette réalité inhérente au public des mères adolescentes, rend complexe l’anticipation du nombre de participantes.

  • Santé mentale : accompagnement et orientation

Au même titre que les coordinatrices scolarité et insertion, les psychologues dans une démarche d’aller vers, vont à la rencontre des jeunes femmes orientées sur le dispositif. Le but est d’évaluer leur état psychique, leur isolement, leurs ressources internes et externes, l’investissement de la grossesse et de soutenir les compétences parentales.

Avec l’adhésion des jeunes femmes, les psychologues peuvent proposer un espace d’écoute et d’expression leur permettant d’évoquer des questionnements et des angoisses liées à la grossesse et à la maternité, à leur histoire familiale, à leurs relations amicales et amoureuses, ou encore en lien avec des traumatismes résultant de violences subies, d’un trajet migratoire, etc.

En 2024, 23 groupes de parole ont été animés par les psychologues pour un total de
111 participations, ayant ainsi offert un espace de parole à 95 jeunes femmes accompagnées.

  • 50% des jeunes femmes ont vu une psychologue du service au moins une fois.
  • 19 % ont bénéficié d’un accompagnement psychologique, à leur demande

Un entretien post-natal systématique (EPN) est proposé par les psychologues dans les premières semaines qui suivent la naissance. Il est mis en place pour aborder l’accouchement, le vécu psychologique de la mère, les premiers soins apportés à l’enfant et l’établissement du lien mère-enfant. Instauré dans une visée préventive, et en utilisant l’échelle de dépression post-natale d’Edimbourg, il est le lieu de repérage des premiers signes de baby blues ou de dépression du post-partum. Des problématiques aigues (altération du lien d’attachement, psycho-traumatisme complexes, troubles psychiatriques, violences conjugales et intrafamiliales) sont parfois repérées.

Différentes orientations vers des lieux de soin ou de prise en charge spécialisés (CMP, UMB, services d’urgences psychiatriques et pédopsychiatriques, CPIV, etc.) sont alors effectuées. Bien souvent sans succès, en raison de délais d’attente trop importants sur les services de santé mentale ou de la difficulté des jeunes femmes à se mobiliser auprès d’un nouvel interlocuteur.

Les modalités d’accompagnement proposées par le SAMELY (Visites à domicile régulières, ateliers mères-enfants de soutien à la parentalité, LAEP itinérant, ateliers de prévention autour du développement de l’enfant) permettent bien souvent de recueillir des éléments au regard de la protection de l’enfance.

  • Protections des mères et de leur enfant

57% des jeunes femmes évoquent avoir subi des violences dans leur vie. Présentes ou passées, ces violences ont un impact fort dans la vie quotidienne de jeunes femmes qui peuvent osciller entre banalisation et sidération, sans prendre la mesure de la gravité des faits subis.

La collaboration avec les associations d’aide aux femmes victimes de violences, dans les territoires est précieuse. Proposant un relais en termes d’accompagnement social et juridique, elles accompagnent les jeunes femmes dans une prise de conscience nécessaire pour s’extraire des violences et éviter les répétitions. C’est un enjeu de santé majeur pour la mère et l’enfant.

Mesure éducative adolescentes

En début d’accompagnement, 30% des jeunes femmes bénéficient d’une mesure en protection de l’enfance. En fin d’accompagnement, cette proportion évolue à 46%. Le plus souvent les mesures sont administratives et concernent des placements volontaires en centre maternel. Il arrive cependant que dans des contextes de violences intrafamiliales notamment, des mesures d’AEMO ou de placement judiciaire soient prononcées.

En 2024, au moins 13 informations préoccupantes ont été rédigées pour protéger les dyades. Elles ont principalement concerné la protection de l’adolescente mineure exposée à des violences ou prise dans des conduites à risques, notamment sexuelles.

Si un tiers des bébés bénéficient d’une mesure en protection de l’enfance, à l’image de leur mère, il s’agit d’un accueil provisoire en centre maternel. L’importance de cette proportion illustre la récurrence de nécessité d’une prise en charge adaptée pour la dyade mère-enfant dans les premières années qui suivent la naissance. Un étayage soutenant des compétences parentales dans un environnement sécurisant pour la mère et l’enfant, limite les risques d’usure, d’effondrement maternel et de maltraitance.

Plus rarement durant le temps d’accompagnement, des séparations mères bébés sont ordonnées par le juge pour protéger ces derniers. Cela a été le cas à 3 reprises au moins en 2024.

> CONCLUSION

L’année 2024 marque une nouvelle étape dans l’histoire du SAMELY, confirmant l’importance et l’impact de ce dispositif unique en faveur des mères adolescentes et de leurs enfants. L’appui offert par ce service est essentiel pour accompagner les jeunes mères dans leur parcours de vie. En leur fournissant un soutien éducatif, social, psychologique et parental, le SAMELY contribue de manière significative à leur inclusion sociale et favorise les projections d’avenir de leur enfant.

Les résultats observés cette année témoignent d’une dynamique positive : une proportion élevée de jeunes mères poursuit leur scolarité ou accèdent à une formation, réduisant ainsi les risques d’exclusion et de précarité. Les actions collectives, les séjours et les ateliers de soutien ont favorisé la création de liens et l’émergence d’un réseau de solidarité essentiel à leur épanouissement personnel et parental. Par ailleurs, l’accompagnement psychologique et social a joué un rôle déterminant dans la prévention des violences et la protection des mères et de leur enfant. L’intervention précoce du SAMELY, le plus souvent aux alentours des quatre mois de grossesse a également permis de soutenir les premiers liens et de favoriser un attachement sécure et ainsi le développement harmonieux du bébé.

Le SAMELY constitue un dispositif unique à l’intersection de la scolarité, de la santé, du social et de la parentalité, faisant de cette complémentarité une véritable force au service des jeunes mères. Toutefois, son avenir repose sur des défis majeurs. Dans un contexte économique incertain et marqué par des restrictions budgétaires, il est essentiel de garantir la pérennité du dispositif tout en veillant à lutter contre les inégalités territoriales. Cela implique de dépasser les logiques de segmentation des financements qui peuvent fragiliser l’accompagnement global et cohérent des bénéficiaires.

L’avenir du SAMELY dépend aujourd’hui d’une reconnaissance institutionnelle renforcée et d’un engagement collectif des partenaires financiers pour favoriser l’égalité des chances. En poursuivant son action avec détermination, l’association PEP 75 réaffirme son engagement en faveur d’une société plus inclusive, où chaque jeune mère, quel que soit son parcours, peut accéder aux ressources nécessaires pour construire un avenir stable et épanouissant pour elle et son enfant.

Annexe 1 : Bilan quantitatif des actions de soutien à la parentalité

LE SAMELY

  Service d’Accompagnement des MEres LYcéennes

Coordinatrices scolarité et insertion 

Pour le Département de Paris :
Psychologue : 06 15 46 92 09
Coordinatrice : 06 20 98 08 61

Pour le Département de La Seine et Marne :
Psychologue : 06 46 26 70 28
Coordinatrice : 06 10 94 54 42

Pour le Département de L’Essone
Psychologue : 06 46 26 70 28
Coordinatrice : 06 03 85 14 37

Pour le Département de La Seine- Saint-Denis :
Psychologue : 06 15 46 92 09
Coordinatrice : 07 56 21 27 81

Pour le Département du Val d’Oise :
Psychologue : 07.78.57.06.11
Coordinatrice : 06.46.61.03.41

Pour le Département des Yvelines :
Psychologue : 07.78.57.06.11
Coordinatrice : 07 52 67 06 50

Responsables

Directrice adjointe,
Secteur pédagogique et médico-social

Mélanie JACQUEMOND
Tel: 06 09 86 22 91
m.jacquemond@pep75.org

Responsables SAMELY / Secteur Sud
Sarah MACHROUH
Tel: 06 14 38 66 42
s.machrouh@pep75.org

Responsables SAMELY / Secteur Nord
Margot LOISEAU

Tel: 06 20 62 12 60
Responsable.samelynord@pep75.org

 

Siège PEP75

149 rue de Vaugirard
75015 PARIS

 

LE SAMELY

Service d’Accompagnement
des MEres LYcéennes

Coordinatrices scolarité et insertion

Pour le Département de Paris :
Psychologue : 06 15 46 92 09
Coordinatrice : 06 20 98 08 61

Pour le Département de La Seine et Marne :
Psychologue : 06 46 26 70 28
Coordinatrice : 06 10 94 54 42

Pour le Département de L’Essone
Psychologue : 06 46 26 70 28
Coordinatrice : 06 03 85 14 37

Pour le Département de La Seine- Saint-Denis :
Psychologue : 06 15 46 92 09
Coordinatrice : 07 56 21 27 81

Pour le Département du Val d’Oise :
Psychologue : 07.78.57.06.11
Coordinatrice : 06.46.61.03.41

Pour le Département des Yvelines :
Psychologue : 07.78.57.06.11
Coordinatrice : 07 52 67 06 50

Responsables

Directrice adjointe,
Secteur pédagogique et médico-social

Mélanie JACQUEMOND
Tel: 06 09 86 22 91
m.jacquemond@pep75.org

Responsables SAMELY / Secteur Sud
Sarah MACHROUH
Tel: 06 14 38 66 42
s.machrouh@pep75.org

Responsables SAMELY / Secteur Nord
Margot LOISEAU

Tel: 06 20 62 12 60
Responsable.samelynord@pep75.org

Siège PEP75
 

149 rue de Vaugirard
75015 PARIS

 

© 2025 LE SAMELY  Tous droits réservés

© 2025 LE SAMELY  Tous droits réservés

Rapport d’activité 2023

Rapport d’activité 2023

pdf-a-telecharger 1,2 Mo

A lire ou à télécharger

Rapport d’activité 2023

Rapport d’activité 2023

allocations familiales
logo 1000 jours
Region-IDF
seine-st-denis le département
SIPLP
ANCT
Logo-pref-IDF
essonne
Val d'oise
pep75-samely
allocations familiales
Region-IDF
ANCT
SIPLP
logo 1000 jours
essonne
Logo-pref-IDF
seine-st-denis le département
Val d'oise
pep75-samely

> INTRODUCTION

Préface – la dynamique de réseau, une nécessité pour accompagner les jeunes mères

I. Accompagnement individuel et persévérance scolaire

  • Projet scolaire et d’orientation
  • Continuité pédagogique

II. Exclusion sociale et isolement

  • Hébergement et précarité
  • L’isolement : un facteur de risque

III. Soutien psychologique périnatal

  • Santé mentale : accompagnement et orientation
  • Protections des mères et de leur enfant
 

> CONCLUSION

 

> INTRODUCTION

        Cette année, le Service d’Accompagnement des Mères Lycéennes (SAMELY) a fêté ses 10 ans. 80 personnes sont venues célébrer l’existence de ce dispositif, aux côtés de l’équipe, au tiers lieu Faire Lien, mis à disposition par la CAF75. Un regard croisé sur la maternité adolescente et la scolarité de ces jeunes mères a permis de mettre en avant les fragilités du public et la nécessité de mise en place d’un service adapté. Les équipes du SAMELY, les administrateurs bénévoles, le réseau des PEP, les partenaires de terrain et financiers participent tous à la réussite de ce projet.

Fondé sur le constat qu’un étayage pluriel était nécessaire au maintien ou à la reprise de la scolarité des jeunes lycéennes enceintes ou mères, ce projet a vu le jour en 2013 et s’est développé dans le territoire de l’Ile de France. Déployé dans 6 départements (Paris, Essonne, Seine et Marne, Seine Saint Denis, Val d’Oise, Yvelines), le service a peu à peu étoffé ses missions et s’attèle aujourd’hui à :

 

  • Lutter contre le décrochage scolaire des lycéennes en collaboration avec l’Education Nationale en soutenant l’élaboration d’un projet d’orientation scolaire ou d’insertion professionnelle adapté à la situation d’élève enceinte ou de jeune mère
  • Lutter contre l’exclusion social et l’isolement par le biais d’actions collectives qui génèrent du lien entre paires et favorisent l’accès aux services de droits communs (sociaux, médicaux…)
  • Soutenir les jeunes femmes dans leur parentalité, autant en anténatal qu’en post-natal en prenant en compte la dimension de la santé mentale de la mère et la place du bébé

Ces missions s’inscrivent en partie dans la lignée des préconisations établies par les travaux d’étude des 1000 premiers jours de l’enfant.

Si le nombre d’orientations vers le service est relativement stable, des difficultés d’accompagnement pour les équipes du SAMELY apparaissent de plus en plus fréquemment. L’investissement de la scolarité et de la grossesse sont parfois objectés par la nécessité de répondre à des besoins primaires : alimentation, accès à un logement/hébergement stable, accès aux soins, à une consultation en santé mentale…

Ces difficultés ne sont pas nouvelles pour le SAMELY qui est exercé à l’intervention auprès de familles, le plus souvent fragilisées tant sur le plan économique, qu’éducatif et pour qui la survenue de la grossesse augmente les problématiques préexistantes pouvant entrainer des tensions intra familiales allant parfois jusqu’à l’apparition de violences.

La nouveauté réside dans l’impuissance de plus en plus fréquente pour le service de trouver des réponses aux besoins identifiés, auprès des partenaires de droit commun et du tissu associatif. Ces facteurs obligent donc le SAMELY à un travail accru pour continuer de proposer un accompagnement permettant d’allier grossesse et scolarité.

> INTRODUCTION

Préface
la dynamique de réseau, une nécessité pour accompagner les jeunes mères

I. Accompagnement individuel et persévérance scolaire

 

  • Projet scolaire et d’orientation
  • Continuité pédagogique

II. Exclusion sociale et isolement

 

  • Hébergement et précarité
  • L’isolement : un facteur de risque
 

III. Soutien psychologique périnatal

 

  • Santé mentale : accompagnement et orientation
  • Protections des mères et de leur enfant
 

> CONCLUSION

 

> INTRODUCTION

        Cette année, le Service d’Accompagnement des Mères Lycéennes (SAMELY) a fêté ses 10 ans. 80 personnes sont venues célébrer l’existence de ce dispositif, aux côtés de l’équipe, au tiers lieu Faire Lien, mis à disposition par la CAF75. Un regard croisé sur la maternité adolescente et la scolarité de ces jeunes mères a permis de mettre en avant les fragilités du public et la nécessité de mise en place d’un service adapté. Les équipes du SAMELY, les administrateurs bénévoles, le réseau des PEP, les partenaires de terrain et financiers participent tous à la réussite de ce projet.

Fondé sur le constat qu’un étayage pluriel était nécessaire au maintien ou à la reprise de la scolarité des jeunes lycéennes enceintes ou mères, ce projet a vu le jour en 2013 et s’est développé dans le territoire de l’Ile de France. Déployé dans 6 départements (Paris, Essonne, Seine et Marne, Seine Saint Denis, Val d’Oise, Yvelines), le service a peu à peu étoffé ses missions et s’attèle aujourd’hui à :

 

  • Lutter contre le décrochage scolaire des lycéennes en collaboration avec l’Education Nationale en soutenant l’élaboration d’un projet d’orientation scolaire ou d’insertion professionnelle adapté à la situation d’élève enceinte ou de jeune mère
  • Lutter contre l’exclusion social et l’isolement par le biais d’actions collectives qui génèrent du lien entre paires et favorisent l’accès aux services de droits communs (sociaux, médicaux…)
  • Soutenir les jeunes femmes dans leur parentalité, autant en anténatal qu’en post-natal en prenant en compte la dimension de la santé mentale de la mère et la place du bébé

Ces missions s’inscrivent en partie dans la lignée des préconisations établies par les travaux d’étude des 1000 premiers jours de l’enfant.

Si le nombre d’orientations vers le service est relativement stable, des difficultés d’accompagnement pour les équipes du SAMELY apparaissent de plus en plus fréquemment. L’investissement de la scolarité et de la grossesse sont parfois objectés par la nécessité de répondre à des besoins primaires : alimentation, accès à un logement/hébergement stable, accès aux soins, à une consultation en santé mentale…

Ces difficultés ne sont pas nouvelles pour le SAMELY qui est exercé à l’intervention auprès de familles, le plus souvent fragilisées tant sur le plan économique, qu’éducatif et pour qui la survenue de la grossesse augmente les problématiques préexistantes pouvant entrainer des tensions intra familiales allant parfois jusqu’à l’apparition de violences.

La nouveauté réside dans l’impuissance de plus en plus fréquente pour le service de trouver des réponses aux besoins identifiés, auprès des partenaires de droit commun et du tissu associatif. Ces facteurs obligent donc le SAMELY à un travail accru pour continuer de proposer un accompagnement permettant d’allier grossesse et scolarité.

Préface – la dynamique de réseau, une nécessité pour accompagner les jeunes mères

La dynamique de réseau partenarial institutionnalisée dans les pratiques du SAMELY depuis son ouverture, fonde des bases solides pour travailler la multiplicité des problématiques repérées chez les jeunes femmes accompagnées.

En 2023, 270 lycéennes enceintes ou mères ont été orientées vers le SAMELY, tous départements confondus. Ce chiffre témoigne, une fois encore de la confiance accordée par les partenaires qui croient possible et souhaitable le pari de poursuivre une scolarité tout en devenant mère. Avec une moyenne d’âge régionale de 17,4 ans à l’orientation, l’écart d’âge varie entre 12 et 22 ans.  

 

La dynamique de réseau partenarial institutionnalisée dans les pratiques du SAMELY depuis son ouverture, fonde des bases solides pour travailler la multiplicité des problématiques repérées chez les jeunes femmes accompagnées.

En 2023, 270 lycéennes enceintes ou mères ont été orientées vers le SAMELY, tous départements confondus. Ce chiffre témoigne, une fois encore de la confiance accordée par les partenaires qui croient possible et souhaitable le pari de poursuivre une scolarité tout en devenant mère. Avec une moyenne d’âge régionale de 17,4 ans à l’orientation, l’écart d’âge varie entre 12 et 22 ans.

 

  • 43% des orientations : éducation nationale, partenaire historique du SAMELY.
  • 29 % secteur périnatalité (PMI, maternité)

La diversité des orienteurs démontre à quel point le SAMELY inscrit son intervention à la croisée de celle de différents champs (scolarité, périnatalité, éducatif, social, protection de l’enfance…).

Dans une dynamique active de création de partenariat, le SAMELY va régulièrement rencontrer les autres services pour se présenter, faciliter l’interconnaissance et l’articulation des missions de chacun. Les rencontres favorisent l’organisation de temps de concertations essentiels à la résolution des problématiques sociales et à l’évaluation de la relation mère enfant pour lutter contre le décrochage scolaire. En effet, le travail de coordination avec les services de droits communs facilite la mise en place d’accompagnements au long court en ce qui concerne la santé de la mère et de l’enfant, les droits sociaux, l’hébergement, le mode d’accueil, etc. Ce travail de collaboration nécessaire doit être poursuivi.

 

I. Accompagnement individuel et persévérance scolaire

  • Projet scolaire et d’orientation

Le service concourt au maintien en scolarité des jeunes femmes, même si elles deviennent mères. A domicile, dans nos locaux ou ceux de nos partenaires, les rendez-vous réguliers participent à l’établissement d’un lien de confiance entre les coordinatrices et la jeune femme permettant au SAMELY d’être l’interface privilégiée entre l’établissement scolaire et la lycéenne. Le parcours pour faire concilier ces deux réalités est souvent complexifié par les problématiques périphériques rencontrées.

Nombre de jeunes femmes orientees

Lors de l’orientation vers le SAMELY, 52% des jeunes femmes sont en situation de décrochage scolaire ou déscolarisées, bien qu’inscrites dans un établissement scolaire,

Ces absences régulières résultent de causes diverses : temps de transport, inadéquation entre les horaires de crèche et l’emploi du temps, fatigue, rendez-vous divers chez les partenaires de santé ou sociaux, peur du jugement, sentiment d’être dépassée…

Le décrochage scolaire précède parfois la grossesse, faute d’aspiration pour la filière d’affectation. Il arrive aussi que le projet professionnel sur lequel repose la scolarisation s’avère incompatible avec la nouvelle situation sociale de l’adolescente. Un travail de redéfinition d’un projet motivant, adapté et réalisable est alors mené par les coordinatrices scolarité insertion, en lien avec les CIO notamment.

Plus rarement des collégiennes sont orientées vers le SAMELY : 15 en 2023. Par ailleurs, 27% des adolescentes rencontrées ont moins de 16 ans et sont sous obligation scolaire.

Nombre de jeunes femmes orientees

72% des jeunes femmes accompagnées sont scolarisées dans des filières professionnalisantes (CAP/BAC PRO/BTS).

Tous les diplômes professionnels comportent des périodes obligatoires de stages variant entre un et deux mois par an. C’est une difficulté supplémentaire pour les mères lycéennes qui peinent souvent à trouver un stage, qui plus est, compatible avec leur situation de maternité.

En effet, 46 % des jeunes femmes sont scolarisées dans des filières attenantes au métiers du commerce et de l’administration, 33% dans le secteur du soin et du service à la personne et 9% dans le domaine de l’hôtellerie et restauration.

Nombre de jeunes femmes orientees

Ces secteurs sont connus pour la pénibilité des conditions de travail : posture debout prolongée, rythme de travail décalé, port de charges lourdes, utilisation et exposition répétée aux produits chimiques etc.

Le travail des coordinatrices scolarité insertion permet la remobilisation des lycéennes et motive leur présence continue en classe. La réussite des élèves repose beaucoup sur la bienveillance des établissements auprès desquels plaide le SAMELY pour une adaptation de la scolarité au plus près de la situation de chacune : allègement des emplois du temps, dérogation de stage, redoublement, aménagement des passages d’examen, sont par exemple permis.

L’adaptation de la scolarité aux contraintes de vie de mère, la levée des incompréhensions et la communication sont grandement facilités par l’intervention du SAMELY : 85% des jeunes femmes poursuivent leur scolarité pendant l’accompagnement alors qu’on évalue entre 50 à 75% le nombre d’entre elles qui abandonnent sans accompagnement1

  • Continuité pédagogique

Le maintien en scolarité permet, une continuité de vie sociale et entretient un sentiment d’appartenance groupal, malgré un quotidien en décalage avec leurs pairs.

L’APADHE (accompagnement pédagogique à domicile, à l’hôpital ou à l’école) permet d’assurer la continuité des apprentissages par l’organisation de cours à domicile et de limiter ainsi les ruptures de lien social. La mise en œuvre de cet accompagnement durant la période d’arrêt qui entoure l’accouchement favorise le maintien en scolarité des jeunes femmes.

En 2023, 32 demandes d’APADHE ont été portées par le SAMELY dans l’ensemble des territoires et 14 demandes ont abouti. La mise en place de cette aide est souvent empêchée par les modalités de résidence (département d’habitation différent de celui de la scolarité, hébergement précaire chez une tierce personne, suroccupation, hôtel…), la charge trop importante du nombre de rendez-vous médicaux, administratifs ou par un état de santé médico psychique limitant la possibilité de se concentrer sur la scolarité.

Parmi les obstacles au retour à l’école, il y a la nécessité de trouver un mode d’accueil pour l’enfant à naitre. Par méconnaissance des procédures, manque de moyens ou défaut de places dans le secteur public, beaucoup de jeunes femmes se retrouvent sans solution pour garder leur enfant. Malgré un accompagnement et un appui aux démarches par le SAMELY, si les municipalités ne pourvoient pas aux demandes des jeunes femmes, elles se tournent vers un accueil privé, souvent trop onéreux ou non déclaré et peu certain (familial, amical).

Nombre de jeunes femmes orientees

En plus de permettre une reprise de scolarité, un mode d’accueil favorise un relais à la parentalité et l’observation du bébé par une professionnelle extérieure. Il favorise une mixité et l’égalité des chances pour les bébés qui naissent dans les milieux socio-économiques les plus défavorisés.

18% des mères gardent leur bébé, le plus souvent de manière contrainte, faute de solution d’accueil pour leur progéniture, rendant impossible la poursuite de leur scolarité.

Ce pourcentage est à mettre en perspective avec la situation scolaire des mères au sortir du dispositif. En effet, ¼ de mères adolescentes sortent du dispositif sans école ni emploi.

Nombre de jeunes femmes orientees

Dans 59% des situations elles le sont faute de mode d’accueil pour leur enfant. Une deuxième grossesse peut aussi être un facteur augmentant le risque d’arrêt de scolarité et de difficultés d’entrée sur le marché du travail.

Pour autant, en 2023, 73% des jeunes femmes qui se sont présentées au passage d’un examen l’ont obtenu (BAC, CAP et BTS).

 

II. Exclusion sociale et isolement

  • Hébergement et précarité

Si 49% des jeunes femmes accompagnées résident au domicile de leurs parents lorsqu’elles sont orientées au SAMELY, une partie d’entre elles devront quitter ce logement durant les deux ans d’accompagnement. Les causes sont variées : violences intrafamiliales, suroccupation et insalubrité, rejet de la cellule familiale, nécessité de prise en charge institutionnelle, inadaptation de la nouvelle situation familiale à la structure d’hébergement.

Nombre de jeunes femmes orientees

18% des jeunes mères accompagnées ont un hébergement précaire et instable (hôtel, CHU, CHRS, au domicile d’une personne extérieure).

Les tensions qui entourent l’accès à un logement ou à un hébergement pérenne en Ile de France sont fortes et ne permettent pas toujours une proposition rapide et adaptée. Pour ces situations-là, l’urgence est telle que la scolarité est parfois reléguée au second plan.

Au moment de l’orientation, les jeunes femmes sont 16 % à bénéficier d’une prise en charge en centre maternel, passant à 37% à la sortie du dispositif.

Si 18% sont concernées par un logement précaire et instable à l’orientation, ce chiffre qui reste préoccupant, diminue à 8% à la sortie. La précarité locative, souvent liée à la précarité économique génère un stress et un sentiment d’incertitude parasite aux projections scolaires et parentales. La mise en lien avec les institutions est primordiale pour tenter de lutter contre l’exclusion sociale de ce public qui se rend difficilement vers les services de droit commun. A plus forte raison lorsque l’hébergement recherché doit allier étayage à la relation mère-enfant et mise à l’abri.

Les jeunes femmes accompagnées par le SAMELY résident en majorité en zones urbaines et vivent le plus souvent dans des quartiers labellisés politique de la ville. Peu stable sur le plan de l’hébergement, il n’est pas rare qu’une partie d’entre elles change de département durant les deux ans d’accompagnement et réside et soit scolarisée sur un autre.

  • L’isolement : un facteur de risque

Les ruptures avec l’environnement familial, l’exil, l’écart entre les préoccupations de leurs paires et les leurs, ainsi que l’absence d’un co-parent suffisamment présent, renforcent l’isolement ressenti ou vécu par les jeunes mères. Ce sentiment tend à « enfermer » les jeunes femmes, à les démobiliser, leur faisant perdre toute confiance en elle et en leur compétence.

Pour exemple, 51% d’entre elles déclarent avoir peu ou pas de lien avec le père de leur enfant. Du fait de leur âge et des modalités de prise en charge institutionnelle, elles vivent rarement en couple.

Nombre de jeunes femmes orientees

Le SAMELY, à la croisée de l’adolescence et de la maternité, construit des actions collectives de soutien à la parentalité et à la scolarité, qui favorisent la rencontre, le partage d’expériences et la création d’un lien entre toutes les jeunes femmes qui y participent.

Ces actions sont pensées en équipe pluridisciplinaire comme des espaces de bienveillance et de non jugement permettant de favoriser l’estime de soi, le sentiment d’appartenance groupale et le renforcement des compétences parentales. Menés par des partenaires extérieurs ou en binôme coordinatrice-psychologue, ces moments peuvent reposer sur des outils de médiation (photo langages, jeu de l’oie sur la santé de la femme, vidéo sur la santé mentale) favorisant la libération de la parole et le partage des vécus.

Comme chaque année, 2 séjours « lien mère-enfant » et 2 séjours de remobilisation scolaire ont été proposés à l’ensemble des mères accompagnées par le SAMELY. 40 jeunes femmes et leurs bébés ont ainsi pu partir en séjour et profiter de temps collectifs de qualité en dehors de leur quotidien. Deux stages Scolarité et parentalité ont également eu lieu pendant les vacances scolaires.

En Seine et Marne et en Essonne un lieu de rencontre mère enfant itinérant a été proposé deux fois par mois dans différentes villes des départements. Parmi les freins aux participations, la mobilité et la prise en charge des bébés ont été repérés. Lors des groupes de parole, les bébés ont été accueillis à part des mères et les dyades ont pu être véhiculées.

En 2023, 29 groupes de parole ont été animés par les psychologues pour un total de 112 participations, ayant ainsi offert un espace de parole à 84 jeunes femmes accompagnées par le SAMELY. Les psychologues ont été présentes sur 31 actions collectives. Ces temps ont permis à 60 jeunes et 36 bébés de se rencontrer.
Les actions collectives portées par le SAMELY constituent un rempart au sentiment d’isolement, de rejet ou d’épuisement parental dans une démarche de prévention précoce des difficultés mère-bébé.

 

III. Soutien psychologique périnatal

  • Santé mentale : accompagnement et orientation

Depuis plusieurs années, grâce au soutien de l’ARS et des partenaires financeurs, l’action des coordinatrices scolarité insertion a été renforcée par la présence de trois psychologues mission périnatalité et parentalité dans l’équipe. Les psychologues rencontrent l’ensemble des jeunes mères accompagnées lors du premier rendez-vous de présentation. Le but est d’évaluer leur état psychique, leur isolement, leurs ressources internes et externes, l’investissement de la grossesse et de soutenir les compétences parentales.

Avec l’adhésion des jeunes femmes, les psychologues peuvent proposer un espace d’écoute et d’expression leur permettant d’évoquer des questionnements et des angoisses liées à la grossesse et à la maternité, à leur histoire familiale, à leurs relations amicales et amoureuses, ou encore en lien avec des traumatismes résultant de violences subies, d’un trajet migratoire, etc.

Un entretien post-natal (EPN) est proposé par les psychologues dans les premières semaines qui suivent la naissance. Il est mis en place pour aborder l’accouchement, le vécu psychologique de la mère, les premiers soins apportés à l’enfant et l’établissement du lien mère-enfant. Instauré dans une visée préventive, et en utilisant l’échelle de dépression post-natale d’Edimbourg, il est le lieu de repérage des premiers signes de baby blues ou de dépression du post-partum. Des problématiques aigues (altération du lien d’attachement, psycho-traumatisme complexes, troubles psychiatriques, violences conjugales et intrafamiliales) sont parfois repérées.

Différentes orientations vers des lieux de soin ou de prise en charge spécialisés (CMP, UMB, services d’urgences psychiatriques et pédopsychiatriques, CPIV, etc.) sont alors effectuées. Bien souvent sans succès, en raison de délais d’attente trop importants sur les services de santé mentale ou de la difficulté des jeunes femmes à se mobiliser auprès d’un nouvel interlocuteur.

Les modalités d’accompagnement proposées par le SAMELY (VAD régulières, ateliers mères-enfants de soutien à la parentalité, LAEP itinérant, ateliers de prévention autour du développement de l’enfant) permettent bien souvent de recueillir des éléments au regard de la protection de l’enfance.

  • Protections des mères et de leur enfant
Nombre de jeunes femmes orientees

56% des jeunes femmes évoquent avoir subi des violences dans leur vie. Présentes ou passées, ces violences ont un impact fort dans la vie quotidienne de jeunes femmes qui peuvent osciller entre banalisation et sidération, sans prendre la mesure de la gravité des faits subis.

La collaboration avec les associations d’aide aux femmes victimes de violences, dans les territoires est précieuse. Proposant un relais en termes d’accompagnement social et juridique ou une mise à l’abri, elles accompagnent les jeunes femmes dans une prise de conscience nécessaire pour s’extraire des violences et éviter les répétitions. C’est un enjeu de santé majeur pour la mère et l’enfant.

Nombre de jeunes femmes orientees

39% des jeunes mères ont une mesure éducative administrative ou judiciaire à l’issue de l’accompagnement SAMELY.

Ce chiffre illustre la nécessité d’une prise en charge adaptée pour la dyade mère-enfant dans les premières années qui suivent la naissance. Les observations croisées du SAMELY et de nos partenaires démontrent qu’un étayage soutenant des compétences parentales dans un environnement sécurisant pour la mère et l’enfant, limite les risques d’usure et d’effondrement maternel et de maltraitance.

Près d’un tiers des enfants bénéficient d’une mesure en protection de l’enfance. Le plus souvent il s’agit d’une mesure administrative d’accueil provisoire mère-enfant en structure.

Plus à la marge, des séparations mères-bébés sont parfois nécessaires ou la mise en place de mesures judiciaires en assistance éducative. En effet, lorsqu’il y a risque de danger ou danger est avéré pour la mère mineure ou pour le bébé, nous devons recourir à une Information préoccupante. L’équipe du SAMELY a rédigé 6 Informations Préoccupantes et participé à la rédaction de 14 compléments d’IP portant sur la situation de la mère et/ou de son enfant. L’intervention d’un juge pour enfants devient nécessaire.

Notre expérience de plus de 10 ans dans l’accompagnement des grossesses précoces, nous amène à penser que la grossesse et le post-partum à l’adolescence constituent une période de grande vulnérabilité. Les jeunes femmes font face à une double crise identitaire du fait de l’adolescence et de l’accès à la maternité. Il est fréquent que des vécus et traumatismes du passé ressurgissent à cette période qui peuvent s’ajouter à un environnement souvent instable et précaire.

Il est donc important de pouvoir proposer un soutien psychologique et un accompagnement pluridisciplinaire étayant à ce moment clé. Une intervention précoce permet également de soutenir les premiers liens et de favoriser un attachement sécure et ainsi le développement harmonieux du bébé.

> CONCLUSION

 

L’association PEP 75, association d’éducation populaire vieille de plus de 100 ans, développe des services permettant l’accès à l’éducation, aux loisirs, à la culture et aux vacances pour tous. Ses valeurs et principes perdurent : solidarité, laïcité et inclusivité, en réponse aux risques d’exclusion et en concourt aux politiques publiques.

Il y a 10 ans le SAPAD2 de Paris, piloté par les PEP 75, a été confronté au dénuement du dispositif pour empêcher le décrochage scolaire des élèves en situation de grossesse. L’absence de protocole spécifique au sein de l’éducation nationale pour permettre la réussite scolaire de ces élèves a poussé l’association à innover. Elle a donc créé un service d’accompagnement permettant de penser, avec l’adolescente, l’éducation nationale, sa cellule familiale et les services de droit commun, des réponses pour favoriser la réussite scolaire de ces jeunes femmes tout en accueillant un enfant.

Depuis, le SAMELY s’est déployé dans les différents territoires et a étoffé sa prise en charge au fur et à mesure de l’identification des besoins des mères adolescentes et grâce au soutien incontournable des financeurs. La pertinence de l’accompagnement est reconnue par les mères et leurs responsables légaux qui l’acceptent sur le principe de la libre adhésion. Il l’est aussi par les nombreux partenaires qui continuent d’orienter des jeunes femmes, année après année et d’associer le service dans les réflexions qui entourent ces situations.

Aujourd’hui, le SAMELY fait face à de nouveaux défis : l’assurance que les besoins primaires des mères et de leur enfant soient pourvus par l’orientation vers les services de droit commun afin de ne pas se substituer aux services existants. En l’absence de réponse, le travail de l’équipe s’intensifie et se complexifie face à l’urgence sociale.
Dans ce contexte, il est complexe pour les jeunes mères, confrontées à des parcours de vie traumatique où la question des violences est omniprésente, de se projeter dans un projet d’avenir. Il peut également être difficile pour l’équipe du SAMELY de prioriser la scolarité et la parentalité.

Si les relais en la matière sont parfois difficiles, le service continue à développer de nouveaux partenariats afin de penser des pistes de résolution : SOLIPAM, MAMAMA, réseaux- franciliens de périnatalité…

En 2024, le service inscrit ses voeux dans une pérennisation des équipes, dans la continuité du travail de qualité établi avec les partenaires et dans la poursuite du soutien avec les financeurs. L’obtention d’un diplôme qualifiant est la garantie de meilleures perspectives d’insertion, de plus d’autonomie et est gage de reconnaissance sociale pour les jeunes mères. C’est un vecteur de protection pour la mère et l’enfant, face aux difficultés économiques, sociales et aux risques de violences.

2 Service d’Assistance Pédagogique et à Domicile- nouvellement APADHE : Assistance Pédagogique à Domicile à l’Hôpital ou à l’Ecole

Rapport d’activité 2022

Rapport d’activité 2022

pdf-a-telecharger 1,2 Mo

A lire ou à télécharger

Rapport d’activité 2022

Rapport d’activité 2022

allocations familiales
logo 1000 jours
Region-IDF
seine-st-denis le département
SIPLP
Logo-pref-IDF
yvelines
pep75-samely
allocations familiales
Region-IDF
SIPLP
pep75-samely
logo 1000 jours
Logo-pref-IDF
seine-st-denis le département
yvelines

> INTRODUCTION

I. Modalités

  • Accompagnement individuel persévérance scolaire
  • Actions collectives de lutte contre l’isolement
  • Soutien psychique et à la parentalité

II – Profil socio-économique des mères et de leur bébé

  • Ressources et Hébergement
  • Protection des femmes, des filles et de l’enfance
  • Dynamique de réseau

> CONCLUSION

 

> INTRODUCTION

Le Service d Accompagnement des res Lycéennes (SAMELY) est un service créé par les PEP75 en 2013 afin de favoriser la continuité scolaire des lycéennes enceintes et de lutter contre les risques de décrochage et d’isolement des jeunes mères.

Le service expérimenté à Paris en 2013, s’est développé en Seine-et-Marne et en Essonne en 2014, puis en Seine Saint Denis en 2019. Enfin, le service se déploie dans les départements du Val d’Oise et des Yvelines fin 2021.

Le SAMELY qui fêtera ses 10 ans au cours de l’année, couvre aujourd’hui 6 départements. Le travail interdépartemental entretenu par l’équipe de direction permet une cohésion d’ensemble, la mise en place de projet de type actions collectives et permet une continuité d’accompagnement malgré la mobilité importante, voir l’errance du public, sur la région.

Le dispositif développe sa mission autour de 3 axes spécifiques :

  • La lutte contre le décrochage scolaire des lycéennes et collégiennes enceintes, en adaptant leprojet d’orientation et d’insertion à la situation maternelle.
  • La lutte contre l’isolement social des jeunes femmes et le soutien de la création périnatale du lienmère-enfant.
  • La coordination des acteurs qui oeuvrent au côté des jeunes femmes afin de favoriser l’accès auxservices de santé et de droit commun.

L’accompagnement proposé s’est peu à peu enrichi, la mission de soutien à la scolarité reste prépondérante dans l’accompagnement global proposé. Toutefois, le soutien à la parentalité, le renforcement du lien mère enfant, les actions de prévention santé et violence faites aux femmes complètent les missions de notre service. Ces missions s’inscrivent en partie dans le cadre des projets 100 premiers jours de l’enfant.

Nombre de jeunes femmes orientees

Les jeunes femmes accompagnées par le SAMELY sont réparties sur l’ensemble des territoires indiqués. Elles sont principalement regroupées dans les zones urbaines et vivent le plus souvent dans des quartiers labellisés politique de la ville.

Le nombre d’accompagnement est moindre sur les Yvelines et le Val d’Oise, départements récemment investis et partiellement couverts en 2022.

I. Modalités

> Accompagnement individuel persévérance scolaire

Filières les plus représentées

90% des lycéennes sont scolarisées en filières professionnelles, le plus souvent dans des domaines à haute représentation féminines.

Filières les plus représentées

Parmi les lycéennes scolarisées, presque la moitié ont des absences régulières.

Les causes sont diverses : temps de transport, non adaptation des horaires de crèche, fatigue, rendez-vous divers chez les partenaires de santé ou sociaux, peur du jugement, sentiment d’être dépassée…

Nous croyons dans l’importance pour les jeunes femmes que nous accompagnons de maintenir leur scolarité, même si elles deviennent mères. La parcours pour faire concilier ces deux réalités est semé d’embuches et semble parfois relever de l’impossible, surtout lorsque des problématiques périphériques s’y greffent.
L’accompagnement à la scolarité, sous forme de rendez-vous réguliers, permet de soutenir la jeune mère dans son projet d’orientation. Il motive la présence continue en cours, permet de faire le lien avec les établissements, d’adapter le planning de cours et stages aux contraintes de la vie de mère et de lever les incompréhensions si nécessaires.

Un travail de redéfinition du projet d’orientation est également souvent mené, en lien avec les CIO. Il permet un meilleur investissement de la scolarité car le projet scolaire et plus largement le projet professionnel est choisi par la jeune femme en prenant en compte la singularité de sa situation.

77% des jeunes femmes qui se sont présentées au passage d’un examen en 2022 l’ont obtenu (BAC, CAP et BTS). Le maintien de la scolarité permet une continuité de vie sociale, entretient le sentiment d’appartenance au groupe et de confiance en soi, malgré un quotidien en décalage avec les pairs.

L’obtention d’un diplôme qualifiant est la garantie de meilleures perspectives d’insertion, de plus d’autonomie. La qualification professionnelle est un vecteur de protection pour la mère et l’enfant, face aux difficultés économiques et aux risques de violences. Malgré les difficultés à faire coïncider scolarité et maternité, on remarque que souvent, l’annonce de la grossesse favorise l’accrochage scolaire. Les jeunes femmes veulent réussir pour leur enfant, ça devient un moteur.

Situation scolaire à la sortie du dispositif

A l’issu de l’accompagnement SAMELY, environ ¾ des jeunes femmes poursuivent leur formation ou s’insèrent professionnellement.

Le quart de jeunes femmes sans solution ont pour la plupart quitté le système scolaire (pour cause de complication de grossesse, absence de place en crèche, déménagements, problématique en santé mentale…) sans possibilité d’y revenir en raison de leur âge ou du manque de place dans les filières visées.

Lorsque l’accompagnement pédagogique à domicile, à l’hôpital ou à l’école (Apadhe) est mis en place durant la période d’arrêt médical qui entoure l’accouchement, le maintien en scolarité est facilité. Nous déplorons que la mise en place de cette aide ne soit pas toujours possible.

L’isolement ou l’esseulement, qu’il soit vécu ou ressenti par les mères adolescentes a des conséquences négatives sur leur pouvoir d’agir. L’intervention du SAMELY se trouvant à la croisée de différents champs d’actions, nous construisons des actions collectives de soutien à la parentalité et à la scolarité, en premier lieu. En complément, des temps d’éducation à la sexualité et à la vie affective, d’informations et de réflexions sur la santé mais aussi de loisirs, d’initiation à la nature et des temps pour prendre soin de soi sont aussi organisés. Ces moments sont pensés en équipe pour répondre aux questions et besoins des jeunes femmes et de leur bébé.

45% des jeunes femmes accompagnées par le dispositif indiquent avoir peu ou aucun contact avec le père de l’enfant, ce qui est une des raisons de leur isolement. Quand un père est présent, ou un compagnon faisant fonction de co-parent, il peut être invité aux actions collectives.
En 2022, 4 séjours : 2 de remobilisation scolaire et 2 de soutien à la parentalité ont eu lieu, ainsi que 2 stages de soutien à la scolarité et à la parentalité, durant les vacances scolaires.

L’équipe a également proposé 7 journées d’action et prévention et organisé une semaine de la santé de la femme et du bébé. Ces moments ont été animés à l’aide d’outils de médiation (photo langages, jeu de l’oie sur la santé de la femme, vidéo sur la santé mentale…), ou en partant des propositions des participantes.

En Seine et Marne, pour la première année, des rencontres mères bébés itinérantes ont été organisées sur le territoire : un groupe de préparation à la naissance co animé par notre psychologue et une sage-femme ; et deux rencontres éveil et jeux avec les bébés, par mois. L’enjeu des espaces est de constituer des groupes : remparts au sentiment d’isolement, de rejet ou d’épuisement parental dans une démarche de prévention précoce des difficultés mère-bébé. L’objectif est de prendre soin du lien mère enfant dans une continuité : aide à la projection maternelle, réduction stress de l’accouchement, prévention de retards psychos moteurs des bébés… La visée est aussi d’amener les adolescentes à repérer les structures et professionnels du droit commun en matière de soutien à la parentalité. Les dyades sont aidées dans leur mobilité par nos équipes qui se chargent d’identifier des villes proches de leurs lieux d’habitation pour y mener les actions. Elles peuvent par ailleurs être acheminées de chez elles, aux lieux de rencontre.

Ces outils de promotion de la santé affective et psychomotrice du jeune enfant, ont vocation à renforcer les compétences parentales et à aider les mères à rompre leur isolement.

En 2022, ce sont aussi 36 groupes de parole qui ont été animés par les psychologues pour un total de 124 participations. Elles proposent aux mères d’échanger dans un espace contenant et bienveillant. Ces moments ont pour objectifs de libérer la parole et de permettre à chacune de se sentir moins seule face à des questionnements, en partageant vécu et expériences.

L’ensemble des actions collectives continuent de rencontrer un vif succès auprès des jeunes femmes, entrainant 194 participations de mères et de bébés. Nous en concluons qu’elles sont identifiées par ces dernières comme neutres et bienveillants, qu’elles savent qu’elles peuvent y échanger sur leurs difficultés et leurs ressources, sans sentiment de jugement.

> Soutien psychique et à la parentalité

Les deux psychologues mission périnatalité et parentalité de l’équipe SAMELY proposent un accompagnement individuel et groupal. Elles sont présentes dans les départements 75, 77, 91 et 93. Les psychologues sont présentes aux premiers rendez-vous de présentation avec les coordinatrices afin d’établir un premier contact, et proposer un soutien psychologique aux jeunes mères accompagnées.

En 2022, 123 jeunes femmes ont bénéficié d’au moins une rencontre avec une psychologue de l’équipe.

Le suivi individuel a pour objectif d’accueillir et d’accompagner les jeunes femmes enceintes ou avec enfant. Il leur offre un espace d’écoute et d’expression leur permettant d’évoquer des questionnements et des angoisses liées à la grossesse et à la maternité, à leur histoire familiale, à leurs relations amicales et amoureuses, ou encore en lien avec des traumatismes résultant de violences subies, d’un trajet migratoire, etc.

Le but est d’évaluer leur état psychique, leur isolement, leurs ressources internes et externes, l’investissement de la grossesse et de soutenir les compétences parentales. Si besoin, les psychologues vont par la suite orienter les mères vers des lieux partenaires : Urgences Psychiatrique, Unités mère-enfant, Centres Médico-psychologiques, Psychiatres, Points d’Accueil Écoute Jeunes…

Un entretien post-natal est proposé dans les premiers mois qui suivent la naissance. Il est mis en place pour aborder l’accouchement, le vécu psychologique de la mère, les premiers soins apportés à l’enfant et l’établissement du lien mère-enfant. Instauré dans une visée préventive, et en utilisant l’échelle de dépression post-natale d’Edimbourg, il est le lieu de repérage des premiers signes de baby blues ou de dépression du post-partum.
Les psychologues accordent une importance particulière à l’observation du lien mère-enfant durant les entretiens. Elles sont vigilantes aux manifestions verbales et non-verbales du bébé, compte tenu des fragilités fréquemment repérées chez les mères.

Elles soutiennent également l’équipe des coordinatrices scolarité dans la réflexion et l’élaboration des situations complexes et en participant activement au travail pluridisciplinaire (dépression post-partum, le deuil périnatal ou encore le déni de grossesse).
En séjour, au-delà des groupes de paroles, les psychologues participent aux activités et sont présentes durant les temps quotidiens – repas, sorties, temps chansons. De plus, durant les journées d’action collectives proposées plusieurs fois par an, les psychologues peuvent animer des temps d’accueil mère-enfant, parcours de motricité, jeu libre, propices à l’observation du lien mère-bébé, aux échanges autour de la parentalité et à l’identification entre pairs. Ces cadres d’interactions participent au soutien à la parentalité en s’appuyant sur le groupe.

La présence des psychologues durant ces temps collectifs facilite également le lien et permet parfois aux jeunes mères de prendre contact plus aisément par la suite afin notamment d’engager un suivi individuel ou de le reprendre.

 

 

 

II. Profil socio-économique des mères et de leur bébé

Répartition globale des âges lors de<br />
l'entrée dans le dispositif

La moyenne d’âge globale sur l’ensemble des territoires est de 17,5 ans.
Cette moyenne d’âge est stable depuis la création du service.

> Ressources et Hébergement

 
Répartition des ressources à l'entrée<br />
dans le dispositif
Répartition des ressources à la<br />
sortie du dispositif

Sans emploi car en âge d’être scolarisées, les jeunes mères vivent généralement dans des situations socio-économiques précaires, avec l’arrivée d’un bébé à charge. Lors de l’entrée dans le dispositif, elles dépendent le plus souvent des ressources de leur famille, compagnon ou d’une prise en charge ASE. Certaines sont parvenues à ouvrir leur droit au RSA majoré, auprès de la CAF.

Plus d’un quart d’entre elles ne se trouvent dans aucune de ses situations, du fait le plus souvent d’une rupture familiale. Les préoccupations sociales sont alors une charge si importante qu’elles mettent en péril l’investissement scolaire et parental. En fin d’accompagnement, 58% sont bénéficiaires du RSA majoré. Ce minima social, non conditionné à la recherche d’un emploi, jusqu’aux 3 ans de leur enfant, permet aux mères isolées de subvenir à leur besoin et à ceux de leur enfant tout en poursuivant leurs études.

Répartiton globale hébergement à l'entrée dans le service

La question de l’hébergement, comme celle des ressources est un des facteurs de décrochage scolaire et de fragilisation de l’investissement maternel. La majorité des jeunes femmes accompagnées auront à quitter leur lieu d’hébergement durant les deux ans d’accompagnement. Les causes sont variées (violences intrafamiliales et conjugales, suroccupation et insalubrité, rejet de la cellule familial, nécessité de prise en charge institutionnelle, inadaptation de la nouvelle situation familiale à la structure d’hébergement…)

Cette instabilité engendre des déménagements fréquents créant des ruptures dans leur parcours scolaire et de soin. L’accompagnement SAMELY permet de prendre en compte la question de l’hébergement et d’orienter les jeunes femmes vers les services proposant une prise en charge adaptée à la dyade mère enfant, tout en pensant une continuité scolaire.

Les tensions qui entourent l’accès à un logement ou à un hébergement pérenne en Ile de France sont fortes et ne permettent pas toujours une proposition rapide et adaptée malgré la construction d’un réseau dynamique. Pour ces situations-là, l’urgence est telle que la scolarité est parfois reléguée au second plan.

> Protection des femmes, des filles et de l’enfance

 
  • Lutte contre les violences

 
Évaluation de la violence

Au total, 45% des jeunes femmes accompagnées par le dispositif évoquent des violences vécues au cours de leur histoire (violences passées ou actuelles). Nous sommes persuadées que ce chiffre est en deçà de la réalité.

Il est difficile de catégoriser ces violences tant leurs formes se recoupent et leur catégorie varie pour une même jeune femme. Qu’il s’agisse de violence intrafamiliales, conjugales, scolaires, d’humiliation, brimades, coups, privation de liberté, soins ou argent, d’intimidation, d’agressions sexuelles, de viols, de confiscation d’enfant, de menaces, de mutilations sexuelles, ou d’esclavage moderne, nous sommes toujours frappées par la part importante de notre public qui en a été victime. Souvent traumatisées, les jeunes femmes peuvent osciller entre banalisation et sidération, sans prendre la mesure de ce qui leur a été fait.

Le travail avec les associations d’aide aux femmes victimes de violences, sur les territoires nous est précieux. Proposant un relais en termes d’accompagnement social, juridique, psychique ou une mise à l’abri, elles accompagnent les jeunes femmes dans une prise de conscience nécessaire pour s’extraire des violences et éviter les répétitions. C’est un enjeu de santé majeur pour la mère et l’enfant.

Nous déplorons le manque de services spécialisés dans la prise en compte des violences, notamment conjugales, faites aux mineurs.

  • Protection de l ’enfance

 
Mesure éducative mère et/ou enfant
  • Mesures administratives : accueils provisoires en centre maternel principalement
  • Mesures judiciaires : OPP, AEMO ou mesure d’investigation judiciaire

Les mesures administratives sont pour la plupart des accords pour une prise en charge en centre maternel. Un accompagnement éducatif pluridisciplinaire à la relation mère enfant est proposé en ces lieux. Le travail du SAMELY s’inscrit en complémentarité. En effet, le plus souvent l’accompagnement SAMELY démarrant durant la grossesse, précède les admissions en centre maternel.

Le rôle du service à ce moment-là est d’assurer une veille et une évaluation quant à l’investissement de la grossesse de la jeune femme, son environnement social et son parcours de vie afin d’effectuer des orientations et des préconisations vers les bons services en fonction des vulnérabilités repérées. La fréquence des visites à domicile effectuées, ainsi que les actions collectives, avec hébergement notamment, nous permettent de recueillir ces éléments d’observation.

La part de mesures judiciaires correspond le plus souvent à des jeunes femmes mineures prises en charges en MECS, placées sous OPP, bien avant leur grossesse.
Les professionnelles du SAMELY prêtent une attention particulière aux carences et violences que peuvent vivre les bébés mais aussi les mères, surtout lorsqu’elles sont mineures. La vigilance en matière de protection de l’enfance est double.

Le lien de confiance créé avec la jeune femme permet de faciliter sa compréhension et son acceptation des mesures éducatives prononcées en protection de l’enfance, qui peuvent l’inquiéter : mise en place de techniciennes de l’intervention sociale et familiale à domicile, Aide Educatives à Domiciles, suivi social, Aide Éducative Budgétaire, prise en charge en centre maternel…

En 2022, l’équipe du SAMELY a participé à la rédaction de compléments d’informations préoccupantes portant sur la situation de la mère et/ou de son enfant. Dans la grande majorité des situations, c’est un service extérieur qui porte l’IP.

  • Modes d’accueil

 

L’obtention d’un mode d’accueil est décisive pour garantir poursuite de scolarité et insertion.

Répartition globale des mode d'accueil pour le bébé

9% des jeunes femmes sont confrontés à une problématique liée au manque de place dans les lieux d’accueil du jeune enfant. Cette problématique révèle une réalité très différente d’un territoire à l’autre. En plus de permettre une reprise de scolarité, un mode d’accueil permet un relais à la parentalité et l’observation de son enfant par une professionnel extérieur. C’est aussi gage de mixité et d’égalité des chances pour les bébés qui naitraient dans les milieux socio-économiques les plus défavorisés.

  • Accès aux soins périnataux

 
Suivi de santé grossesse pendant<br />
l'accompagnement

98% des jeunes femmes accompagnées par le service ont un suivi de grossesse en place. Le lien vers les PMI est facilité tout au long de l’accompagnement par un partenariat étroit avec les services des différents territoires.

L’accès au soin peut être entravé par les problématiques de déserts médicaux selon les territoires et par ceux des ressources et de l’ouverture des droits, selon les situations.

Le suivi de grossesse et du bébé effectué par les PMI est précieux et privilégié par notre public, justement car les modalités d’accès y sont plus faciles.

Sur le plan curatif, lorsqu’une mère ou un enfant tombe malade, il est assez fréquent que les jeunes femmes se rendent à l’hôpital, faute de pouvoir trouver un médecin.

  • Dynamique de réseau

 
Image / Répartition globale partenaires orienteurs

La diversité des champs d’intervention des partenaires orienteurs montre que le service est bien identifié autant dans les champs scolaires, de la santé que dans le domaine social. Ceci est possible grâce aux réunions de présentation de service animé par l’équipe sur la totalité des territoires.

40% des orientations émanent de l’éducation nationale, partenaire historique du SAMELY.

Situation de grossesse lors de l'entrée dans le dispositif

Grâce à un réseau de partenaires réactifs, la plupart des jeunes femmes sont orientées vers le dispositif lors de leur grossesse. Ces orientations précoces, permettent un accompagnement préventif de repérage puis de résolution des problématiques de décrochage scolaire et de parentalité.

La grossesse pour une adolescente, en particulier, est un bouleversement qu’il est nécessaire de contenir et d’accompagner le plus en amont possible. Cette période de vulnérabilité peut être propice à la mise en place d’un lien de confiance entre l’équipe et les jeunes femmes dès la grossesse.

Mère et enfant

Le travail en réseau mené sur les territoires permet un accès facilité à un mode d’accueil, un hébergement adapté, un suivi de santé de la mère et de l’enfant ou une ouverture de droits. Le travail de coordination avec les services de droits communs (services sociaux, PMI, ASE), l’éducation nationale, les structures jeunesses, associations etc… est nécessaire à la résolution des problématiques des jeunes femmes accompagnées. Les concertations permettent une articulation des missions facilitée et l’émergence de pistes de résolution. C’est aussi la possibilité de partager une analyse la plus objective possible des situations à risques. Enfin, la famille, notamment les parents des jeunes femmes accompagnées et leur compagnon, sont associés aux réflexions permettant le soutien de la mère dans sa scolarité, lorsqu’ils sont positionnés de manière adaptée.

> CONCLUSION

 

Après 10 ans de fonctionnement les PEP75 ont suffisamment de recul sur l’accompagnement à la scolarité des mères adolescentes pour dresser des bilans et établir des préconisations.

La maternité, adolescente de surcroit, est une période de grande vulnérabilité nécessitant un étayage pluriel. Le travail des équipes du SAMELY est de proposer des cadres d’interactions individuels ou groupaux, permettant la contenance des bouleversements qu’elle cristallise ou qui en découle. En lien étroit avec les partenaires pour éviter les risques de rupture ou d’effondrement, afin de permettre aux jeunes femmes de maintenir leur scolarité tout en faisant de la place à leur maternité.

C’est pourquoi depuis quelques années, des psychologues, chargées de mission parentalité et périnatalité interviennent en complément de l’accompagnement socio-éducatif des coordinatrices scolarité et insertion et que des actions collectives se sont ajoutées. La présence de professionnelles qui veillent particulièrement à la question du bien-être de la mère et de l’enfant, et qui assurent des relais vers les services de soin et de protection de l’enfance est essentielle pour éviter les risques de carence et de maltraitance. L’écoute et l’observation proposée par les psychologues, à domicile des jeunes femmes, en action collectives ou les éclairages théorico-cliniques qu’elles apportent aux équipes, permettent un étayage de la relation mère enfant.

La souplesse des modalités de prises en charge du SAMELY qui propose aux jeunes mères un accompagnement individuel long, global et adapté à leur situation, dans une dynamique d’aller vers, favorise leur adhésion au dispositif. La relation de confiance créé nous permet de mettre
en lien les jeunes femmes accompagnées avec les institutions, dont elles craignent ou méconnaissent les attributions, le plus souvent.


Le travail de coopération partenariale avec l’éducation nationale, les services de droit commun, associatifs et les, collectivités locales est une nécessité et doit être poursuivi. Notre connaissance de la pluralité des acteurs intervenant dans les champs de la scolarité, de la
périnatalité, du soin, de la protection de l’enfance et de l’aide sociale facilite la coordination des intervenants, dans l’intérêt des jeunes femmes. Notre présence sur la quasi-totalité du territoire francilien, permet une continuité de prise en charge par notre dispositif, même en cas
de déménagement. Ces leviers sont d’autant plus importants que nous constatons une paupérisation de la population, avec un nombre croissant de situation de jeunes mères célibataires, résidant en quartier politique de la villes et confrontées à des problématiques psychiques, de violence, d’isolement et donc d’insertion.

Rapport d’activité 2021

Rapport d’activité 2021

pdf-a-telecharger 1,2 Mo

A lire ou à télécharger

Rapport d’activité 2021

Rapport d’activité 2021

allocations familiales
Region-IDF
pep75-samely
allocations familiales
Region-IDF
pep75-samely

SOMMAIRE ( titres I, II, III, liens actifs )

  • Introduction

I- SAMELY données interdépartementales

  • 1-1. Données socio démographiques économiques et de santé
  • 1-2. Situations scolaires
  • 1-3. Soutien psychologique
  • 1-4. Actions collectives maintenues malgré la pandémie

II- Situation des jeunes femmes et de leur bébé : focus départemental

  • 2-1. Paris
  • 2-2. Seine et Marne
  • 2-3. Essonne
  • 2-4. Seine Saint Denis
  • 2-5. Val D’Oise
  • 2-6. Yvelines

III– Projets complémentaires 2022

  • 1000 premiers jours
  • Conclusion

Le SAMELY, Service d Accompagnement des res Lycéennes, est un service créé en 2013 par l’association des PEP75, en lien avec les associations départementales.

Le SAMELY a pour but premier d’éviter la déscolarisation des mères lycéennes et l’isolement de ces familles monoparentales. Le service propose un accompagnement global, des actions de parentalité pour la mère et son enfant, des stages de remobilisation scolaire et un soutien psychologique.

Le service a été mis en place en 2013, sur le département de Paris. Il s’est développé ensuite en Seine-et-Marne et en Essonne en 2014, en Seine Saint Denis en 2019. En 2021, le Val d’Oise et les Yvelines ont été partiellement couverts.

235 mères et 235 bébés ont été accompagnés en 2021, et 28 mères ont été placées sur liste d’attente. Ainsi le SAMELY a eu connaissance de 263 mères et 263 bébés en 2021.

Le territoire de prise en charge s’agrandit, ainsi que le nombre de mères accompagnées. Cet accroissement par étapes, garantit une qualité de service aux mères, une formation de nos équipes et un enrichissement de nos partenariats.

I. SAMELY données interdépartementales

1.1- Données socio-démographiques, économiques et de santé :

Données socio-démographiques, économiques et de santé

Au 31 décembre 2021, sur les 263 jeunes femmes qui nous ont été orientées, 19 étaient sur liste d’attente en Seine Saint Denis, 5 en début d’accompagnement en Seine et Marne, 4 dans le Val d’Oise.

Au cours de l’année 2021, 108 jeunes sont arrivées au terme des deux ans d’accompagnement.

En moyenne, les jeunes femmes sont enceintes de 5 mois en début de prise en charge SAMELY. Sur les 235 jeunes femmes, 78 avaient accouché au début de l’accompagnement.

L’âge au début de l’accompagnement

Age entrée dispositif

La moyenne d’âge reste identique aux autres années

Lieu d’hébergement au début de l’accompagnement

Situation d'hébergement

Si lors de l’orientation, presque 50% des jeunes femmes vivent dans leur famille, environ 25% d’entre elles ont des lieux de vie dans lesquels elles ne pourront se maintenir (MECS, CHRS, FJT, hébergements précaires). Le service interdépartemental permet de suivre les jeunes même dans le cas d’un changement de département sous réserve qu’il soit couvert par l’équipe.

Service Orienteur

Service orienteurs

L’éducation nationale reste majoritaire avec 39% des orientations (AS et infirmière scolaire, CIO) ; Les professionnels de santé représentent un quart des orientations (pmi – maternité), les services sociaux et éducatifs 19% (foyer protection de l’enfance, centre maternel, service social départemental).

Situation administrative

En début d’accompagnement : 74% des jeunes mères sont affiliées à la sécurité sociale, 17% sont en cours d’affiliation et 5% non affiliées. Au cours de l’accompagnement la quasi-totalité des jeunes mères est affiliée à l’assurance maladie.

Suivi social et éducatif

Au début de l’accompagnement 57% seulement des jeunes femmes bénéficient d’un suivi social, à la fin de l’accompagnement elles sont 75%.

Si au début de l’accompagnement 18% d’entre elles sont suivies par les assistantes sociales de maternité après l’accouchement les assistantes sociales de proximité prennent le relais.

debut-fin

A la fin de l’accompagnement 19 (17%) jeunes femmes n’avaient pas pu obtenir les droits CAF.
Le suivi éducatif : au début comme à la fin de l’accompagnement la part des jeunes femmes bénéficiant d’ une mesure de protection de l’enfance est stable autour de 30%.
19 jeunes femmes ont été signalées par l’intermédiaire d’ une information préoccupante, de son côté le SAMELY a été à deux reprises à l’initiative d’un signalement à la cellule de recueil des informations préoccupantes.

Ressources

A l’arrivée dans le dispositif, la famille est principalement à l’origine des ressources financières des jeunes mères. A la fin de l’accompagnement, si elles sont devenues autonomes, le RSA majoré est leur principale ressource.
A la sortie de l’accompagnement 7 jeunes mères étaient sans ressources.

Composition familiale et soutien du père biologique

– 45% (sur 108) des nouveaux nés ont été reconnus par leur mère uniquement.

debut-fin

Santé de la mère et de son enfant

Après la maternité, la PMI est le lieu privilégié pour évoquer la santé du bébé.
Sur les 235 situations, 99 jeunes mères déclarent avoir déjà subi des violences physiques ou psychologiques. (16 des violences conjugales, 75 des violences intrafamiliales et 8 des violences en lien avec l’environnement extérieur (scolaire ou autres).

Sur les 108 jeunes femmes ayant fini l’accompagnement, 9 ont eu une seconde grossesse (3 ont souhaité la mener à terme ; 3 ont avorté et 3 ont subi une fausse couche).

Santé Mentale :
Sur les 253 jeunes femmes accompagnées 65 ont déjà rencontré une psychologue.
43 jeunes femmes sont en cours de suivi et 22 ont eu un suivi par le passé.

1-2. Situations scolaires

1-2. Situations scolaires :

debut-fin
debut-fin

33% en filières d’aide à la personne

Continuité scolaire

73% des jeunes femmes accompagnés par le SAMELY obtiennent un diplôme ou passent en année supérieure, lors de l’accompagnement.
48 jeunes femmes se sont présentées au passage d’un diplôme. 83 % l’ont décroché !

  • Les établissements scolaires

Voici la liste des établissements au sein desquels sont scolarisées les adolescentes. Nous pouvons noter que la majorité de ces établissements sont des lycées professionnels (90 %)

Il n’est pas rare que les jeunes femmes soient scolarisées hors leur département de résidence. Cela s’explique par un parcours souvent émaillé de ruptures et le manque de places dans les filières qu’elles choisissent.

Les etablissements scolaires

L’année 2021 a été de nouveau marquée par l’épidémie obligeant l’équipe à adapter son travail et ses modalités de rencontre. Le public accompagné par le SAMELY (jeunes femmes enceintes, bébés) mais aussi les familles qui les hébergent sont souvent des personnes plus vulnérables au virus. Aussi la présence physique des professionnels auprès des jeunes a parfois diminué, surtout à domicile. Ces contacts ont pu être remplacés par un accompagnement à distance (Visio, téléphone…)

Plusieurs services de proximité et de droit commun ont également dû restreindre leur accès (CAF, services sociaux, établissements scolaires fermés ou difficilement joignables).

Pour ces jeunes femmes l’obtention d’un mode d’accueil pour leur enfant, d’une place de mise à l’abri en institution ou l’ouverture de leur droits en ont été davantage complexifiés.

Enfin, malgré un travail en réseau de qualité pour aider les adolescentes à concilier vie de mère et d’élève, plusieurs nouveaux éléments sont venus s’ajouter à ceux que nous connaissons bien comme vecteurs de décrochage scolaire : impossibilité de continuité pédagogique face aux problématiques de fractures numériques et de tailles des logements ; difficultés à trouver des lieux de stages aggravées par l’absence de schéma vaccinal ;

Conclusion :

Le manque de réponses institutionnelles, apportées aux problématiques du public que nous accompagnons a renforcé leur isolement et la précarité de leur situation. L’alternance de périodes de crises et accalmies épidémiques, avec une succession de protocoles sanitaires variés, accompagnées d’un partage de temps scolaire en présentiel et distanciel a pu fragiliser un peu plus l’investissement scolaire des jeunes. Cependant, le nombres de jeunes femmes accompagnées sur les différents territoires en 2021 est en augmentation. Malgré les difficultés rencontrées, ces adolescentes quand c’est possible, s’efforcent de réussir scolairement, en parallèle de leur vie de mère.

1-3. Soutien psychologique

 

Pour rappel, la période périnatale est un moment de vulnérabilité psychique pour la femme, plus encore lorsqu’elle est adolescente. Des difficultés psychiques, non accompagnées peuvent rendre l’investissement scolaire ou l’établissement du lien mère-enfant difficile. Suite à ces constats a été créé un poste de psychologue, chargée d’une mission parentalité et périnatalité pour les mères adolescentes et leur bébé. Un second poste a été octroyé en 2021, second poste qui n’a pu être pourvu à temps plein à sa création, mais qui l’est à présent

Ces aides complémentaires s’inscrivent dans une démarche de prévention du lien mère-enfant à travers un accompagnement psychologique individuel et un renforcement du réseau partenarial. Les psychologues mènent également un travail de prévention précoce de la relation parents enfants et contribuent à la réalisation d’actions collectives, préventives et thérapeutiques en faveur d’enfants et de familles en difficulté
En 2021 en Seine et Marne et Essonne prioritairement, la psychologue a été présente lors des rencontres conjointes de présentation du dispositif aux jeunes femmes orientées, à 29 reprises. Le second poste de psychologue a été dédié aux territoires de Seine Saint Denis et de Paris. Il sera ouvert au Val d’Oise, lorsqu’une personne à temps pourra être présente dans ce département et que le nombre d’accompagnements nécessitant cette aide complémentaire sera suffisant.

La moitié de ces rencontres ont donné lieu à un accompagnement court. Cette rencontre permet à la psychologue de croiser son regard sur la situation de la jeune avec, sa coordinatrice. Elle permet aussi à la jeune femme de déconstruire certaines représentations sur ce qu’est un psychologue
L’accompagnement proposé par nos psychologues, se veut en effet, une transition vers les services de santé mentale de droit commun, si nécessaire. Autrement, il représente un espace d’écoute thérapeutique court qui permet à la jeune femme d’identifier ses empêchements et de trouver des solutions pour les dépasser, dans une étape difficile de sa vie.

27 demandes de soutien psychologique ont été adressées par les coordinatrices, en accord avec les jeunes femmes, majoritairement en Essonne et Seine et Marne. 12 de ces jeunes femmes ont bénéficié d’un accompagnement court et 9 ont été réorientées en fin de prise en charge vers le psychologue de la PMI, des centres maternels, des associations de soutien à la parentalité, les CMPP ou les unités mères enfants des services hospitaliers.
En 2022, nous démarrons avec deux nouvelles psychologues. Arrivées pour soutenir l’équipe, elles couvriront l’ensemble des départements. Elles travaillent de concert pour penser la clinique dans les accompagnements menés par les coordinatrices et co construiront les actions collectives, particulièrement celles en soutien à parentalité.

Au cours de l’année 2021, nous avons cherché à multiplier les espaces d’échange thérapeutique. Ainsi grâce au partenariat avec La Maison Des Liens Familiaux de l’Association Olga SPITZER, 9 jeunes femmes ont participé à deux groupes de discussion autour des thématiques : “Réaction aux conflits”, et les “difficultés de lien avec leurs familles”.

Entre le mois de février et juin 2021, nous avons organisé avec l’École des Parents et des Éducateur un atelier par mois d’éveil musical , 16 mamans et leurs bébés ont pu en bénéficier.

1-4. Actions collectives maintenues et renforcées malgré la pandémie

Durant l’année 6 séjours ont été mis en place, cinq ce sont maintenus tels que prévus et un a été transformé en stage en raison du contexte sanitaire. En 2021 nous avons proposé 4 séjours parentalités et 2 scolarités, 5 séjours ont pu se maintenir en pension complète.
En séjour, 58 jeunes femmes et 50 bébés de tous les départements ont pu en bénéficier. Lors des séjours « remobilisation scolaire », les jeunes femmes, bénéficient de soutien pédagogique le matin. Les séjours « mère-enfant » proposent la mise en place d’ateliers qui favorisent l’interaction avec son bébé : musique, massage, parcours de motricité…

Différents groupes d’échanges sont proposés à ces occasions, par notre psychologue chargée de mission parentalité et périnatalité : débat sur les représentations éducatives, photo langage » égalité femme-homme », partage de points de vues sur les maternages dans le monde, outil de communication sur les émotions… Les stages sont aussi l’occasion de faire intervenir une puéricultrice de la PMI pour aborder les questions autour du développement du bébé mais aussi le planning familial, pour revoir, éventuellement, les représentations des jeunes femmes en matière de contraception, mais aussi aborder la question du consentement.

Un stage de soutien scolarité et parentalité a été organisé avec les PEP 91, en Essonne. 5 mères et 4 bébés ont pu y participer, en octobre. 2 groupes de discussion y ont été proposés par la psychologue, un groupe d’échange avec le Mouvement pour le Planning Familial, un “atelier motricité libre” avec une psychomotricienne et un “atelier bébé signe”. Les bébés ont pu être confiés aux assistantes maternelles, lorsque leurs mères étaient avec les professeurs ou en groupe d’échange.

A ces séjours se sont ajoutés des temps d’échange mère-enfant, des temps de discussion entre partenaires éducatifs et sociaux et la participation de nos équipes aux réunions de synthèse pour les mères suivies par le SAMELY.

En 2021, 12 rencontres entre mères ont été organisées sur ZOOM, par notre psychologue. L’occasion pour les adolescentes de se rencontrer pour échanger autour de leur vécu, même quand elles ne pouvaient se déplacer (fin de grossesse, confinement…). Les échanges se sont faits autour des appréhensions de l’accouchement, des astuces pour concilier les vies d’élève et de mère, de l’annonce aux camarades de classe, à la famille, aux relations conjugales…

Cet été, des sorties à la journée ont été proposées dans chaque département : contes chantés, repas convivial, jeux d’eau bébé.
Les moments de rencontre que nous proposons aux mères adolescentes ont pour vocation première la lutte contre l’isolement. Les relations créées entre paires leur permettent de reprendre confiance en elles, de se sentir appartenir à un groupe et de se reposer sur des liens sécurisants, solidaires et non jugeant. Ils sont vecteurs de ressources psychiques et techniques en matière de parentalité et d’émancipation.

II. Situation des jeunes femmes et de leur bébé- Focus départemental

2-1 Département de PARIS

〉 Nombre d’accompagnements : 63
〉 Moyenne d’âge à l’entrée de l’accompagnement : 17.9 ans

Paris 75

La répartition géographique montre que les jeunes sont hébergées majoritairement dans le 13eme, 20eme, 17eme et 18eme arrondissement. 44% sont hébergés au domicile familial, contre 52% en région IDF.

20 % sont suivis en protection de l’enfance, contre 11% pour la moyenne régionale.
Nous notons une augmentation du nombre de mères accompagnées, liée à un partenariat renforcé avec les professionnels de l’éducation nationale, des PMI, des hôpitaux et des services sociaux.

Lieu d'hébergement au début de l'accompagnement

Aucune communication n’est faite à l’égard des collèges, car notre financement ne nous permet pas de nous tourner vers ce public prioritairement.
Sur les autres départements, les infirmières exerçant souvent dans les collèges et les lycées, les orientations de publics plus jeunes sont plus importantes.
Comme sur le reste du territoire, 1/3 des jeunes suivies sont en terminale.

Toutefois, le très faible taux de déscolarisation en début d’accompagnement est une spécificité parisienne. Ce constat s’explique par une offre de formation diversifiée, des moyens de transport étoffés, des modes de garde conséquents et des offres de l’APADHE en particulier un suivi scolaire gratuit pour les mères lycéennes, pendant leur congé maternité.

2-2 Département de SEINE-ET-MARNE

〉 Nombre d’accompagnement annuel : 44
〉 Moyenne d’âge à l’entrée : 17 ans

carte 2

La Seine et Marne est un département avec une démographie jeune. La géographie du territoire limite la prise en charge précoce et préventive des difficultés de la mère et de son enfant (médico-sociales, éducatives, psychiques…). En effet, les services de droit commun, sensés accueillir, repérer et répondre à ces problématiques sont inégalement répartis et très souvent surchargés.

Ce alors même que les mères adolescentes, aux problématiques variées auraient besoin d’un étayage multiple, inconditionnel, opérant et adapté à elles ; de professionnels de proximité et disponibles qui répondraient à leurs difficultés à connaitre les acteurs et ressources en périnatalité, à leur difficulté à se déplacer, à s’inscrire dans une relation de confiance, à se mobiliser dans des démarches ou à demander de l’aide tout simplement.

Services orienteurs

50% des orientations émanent des services scolaires, 26% de centres maternels.
Aucune orientation polyvalence de secteur et très faiblement ASE et PMI.

Suivi maternité

Les PMI ne sont pas toujours faciles d’accès, pour les jeunes femmes car leur répartition géographique est inégale sur ce territoire. De plus en Seine et Marne, les PMI ne disposent pas toujours de professionnels ; les postes n’étant pas pourvus. Le suivi du bébé est donc très variable d’un lieu à l’autre.

Fillières scolaires

Le service a accompagné un nombre stable, de mères et de bébés. Les mères viennent pour beaucoup de centres maternels. Or, en Seine et Marne, les deux principaux partenaires Samarie et Tom Pouce n’offrent pas de possibilité de garde d’enfants. La scolarité s’en trouve alors différée ou interrompue.

Une jeune femme sur deux ne peut donc poursuivre sa scolarité au moment de la grossesse et après la naissance. Cette absence de mode de garde renforce l’isolement des mères et de leur bébé ainsi que la précarisation de ce public.

Le partenariat avec l’éducation nationale se renforce en fin d’année 2021 ce qui permet à un public nouveau d’être accompagné. Ce public est à domicile et bénéficie plus facilement de mode de garde. Les orientations viennent majoritairement des établissements scolaires ce qui va permettre un accompagnement facilité dans la durée.

Enfin, les PEP ont pu noter la difficulté de prise en charge de ce public très peu suivi en soin périnatal.
Les PMI n’étant pas toujours facile d’accès, en termes de répartition géographique, pour les jeunes femmes ou ne disposant pas toujours de professionnels. Le suivi n’est pas toujours effectif en ces lieux. C’est pourquoi un projet complémentaire (1000 premiers jours de l’enfant explicité p 21) a vu le jour.

2-3 Département de l’ESSONNE

〉 Nombre d’accompagnements année : 59
〉 Moyenne âge à l’entrée : 17,5 ans

  • Répartition géographique

Les jeunes femmes habitent majoritairement dans le nord du département car population est plus jeune, les territoires sont plus dynamiques et attractifs. Enfin, les centres maternels sont aussi dans le nord : à Verrières le Buisson, Palaiseau, Corbeil Essonne/Evry.
Les jeunes habitent majoritairement en “quartiers politique de la ville”.

Carte 3

Accompagnement médico-social, réseau

Services orienteurs

Situation scolaire :

〉 52 grossesses recensées par des infirmières scolaires dont 48 poursuivent leur scolarité (info Coordo IDE scolaires 91)

4 Jeunes femmes sont scolarisées hors du département, faute de places disponibles correspondantes sur l’Essonne. Plusieurs jeunes femmes sont déscolarisées post CAP ou bac pro, car elles n’obtiennent pas d’affectation. Plusieurs jeunes femmes sont scolarisées en filière professionnelle qu’elles n’ont pas choisie. D’autres mères ne sont pas réaffectées, après la déscolarisation, car il n’y a pas ou peu de place disponible dans les filières choisies.

Situation scolaire à la sortie

30% des jeunes orientées sont déjà déscolarisées à l’entrée sur le dispositif (démissions, déménagements, non affectation post diplôme, volonté de réorientation…)

Presque 58% ont des absences régulières, liées au suivi de leur grossesse, à leur état de santé, à l’éloignement de leur établissement ; ou à l’absence de mode d’accueil pérenne.

Au sortir de l’accompagnement, presque 50% sont toujours scolarisées.
31% n’ont pas de solution ni école, ni travail. En cause, un défaut de mode d’accueil ou d’hébergement stable, une problématique psychique, un problème de régularisation ou une seconde grossesse. Ce n’est que très rarement un choix.

2-4 Département de SEINE-SAINT-DENIS

〉 Nombre d’accompagnements : 67, et 19 jeunes femmes sur liste d’attente.
〉 Moyenne d’âge : 17 ans

  • Répartition géographique

Nous accompagnons des jeunes femmes sur 35 des 40 communes que compte la Seine-Saint-Denis. Dans les communes de Bobigny, Saint Denis, Montreuil et Saint-Ouen, le nombre d’accompagnements est important du fait de la présence de centres maternels.

Davantage que sur les autres territoires nous constatons une grande mobilité des jeunes mères, elles se retrouvent souvent à vivre sur une commune, étudier sur autre et utiliser un mode de garde sur une troisième.

A la différence des autres territoires, 20% des jeunes femmes changent de mode d’hébergement au cours de l’accompagnement. Et 10% naviguent entre plusieurs villes, le lieu d’hébergement sur une commune, le mode de garde sur une autre et le lycée sur une troisième.

Carte 4
  • Situation médico-sociale

Sur les 46 jeunes mères qui avaient besoin d’un mode de garde au 31 décembre 2021, 29 n’avaient pas de solution.
Cinq signalements en information préoccupante ont été enregistrés sur le département, dont trois initiées par le SAMELY.
Sur les 99 jeunes femmes ayant subi des violences, 32 sont issues de la Seine-Saint-Denis, 17 d’entre elles bénéficiaient d’ un suivi psychologique. Cela montre l’importance de l’intervention des psychologues en Seine Saint Denis en particulier.

  • Participation aux actions collectives

Cinquante jeunes femmes ont participé à une action collective. 46 pour des actions en parentalité et 4 pour des actions de scolarité.

2-5 Département du Val d’Oise

〉 Nombre d’accompagnements : 6 et 4 sur liste d’attente
〉 Moyenne d’âge : 17.2 ans

L’année 2021 a été consacrée au déploiement du service dans le Val d’Oise.
Cette ouverture fait suite à la rencontre avec l’association du « Côté des Femmes » et la demande de l’ARS Ile de France, ciblant un besoin sur ce département. En effet, ce département a le nombre le plus important de grossesses des femmes de moins de 19 ans, après la Seine-Saint-Denis.

Après avoir rencontré les jeune ,nouer des partenariats, s’être fait connaitre des PMI, de l’ éducation nationale, de la CAF et des services sociaux, et trouver des financements, nous avons pu mettre en place les premiers accompagnements à la rentrée.

A partir de la rentrée 2021-2022, nous avons ouvert une permanence de deux journées par semaine sur le département du Val d’Oise. Logé dans les locaux de l’association du côté des femmes, à Cergy et à Sarcelle, le service répond aux mêmes objectifs d’insertion. Les services orienteurs sont principalement les infirmières et assistantes sociales scolaires.

L’accent mis par l’association partenaire sur les violences faites aux femmes, permet une complémentarité dans les solutions proposées aux mères.
Ainsi, grâce à la mise à disposition d’un bureau à Cergy et à Sarcelles et un partenariat dynamique, une salariée est présente à temps partiel, sur le territoire. Nous notons des problématiques similaires sur ce département, l’insertion l’accès au soin les violences et l’isolement. Nous déploierons nos efforts pour proposer un temps plein si le soutien des partenaires le permet.

2-6 Département Yvelines

〉 Nombre d’accompagnements : 4
〉 Moyenne d’âge : 17 ans

Le soutien de la CAF78 a permis la mise en place du service. Toutefois, le manque de moyens empêche le déploiement du service pour accompagner l’ensemble des jeunes et des bébés des Yvelines.

Au cours de cette année, nous avons créé le partenariat nécessaire à la mise en place, trouvé des bureaux en partenariat avec les collègues des PEP78, et repéré les spécificités de ce département. La zone d’intervention de Trappes, Mantes la Jolie les Mureaux Sartrouville et Plaisir a émergé. Les nombreux centres maternels du département montrent que le besoin est là.

Nous ne pouvons pas, sans salarié à temps plein, nous déployer sur ce département. Tout est prêt pour le faire, mais une embauche est nécessaire. Il reste à convaincre les financeurs de l’importance de cette prise en charge pour un public en grande difficulté.

III. Projets complémentaires 2022 : projets des 1000 premiers jours

Deux projets sur la prévention et le soin, pour les 1000 premiers jours de l’enfant ont reçu un soutien de la préfecture et de la CAF.

L’objectif de ces projets complémentaire au service SAMELY est de mettre en place un lieu pluriel, où sont proposés plusieurs services aux (futurs) parents, ainsi qu’un carrefour de rencontres pour les parents et les professionnels. Un tiers lieu, où offrir aux futurs parents, un panel de services en un même endroit : offre d’accompagnement social, scolaire, de soin et de services aux familles.

Ces deux projets expérimentaux, à l’initiative du ministère des solidarités et de la santé visent à accompagner les mères et leurs bébés pour faciliter l’accès au soin et mener des actions de prévention et de parentalité.
Sur les différents départements, deux territoires ont été ciblés pour ce projet, la Seine et Marne et la Seine saint Denis. Ce sont en effet, les deux départements où les besoins sont les plus importants.

Le projet se déploie sous deux formes :

1/ Le projet de lieu fixe :

Le centre ressources à Bobigny où seront accueillis les mères et les bébés. Cette maison permettra aux professionnels d’être présents par le biais d’un guichet unique ou à travers des ateliers et un café des parents. Les mères seront accueillies aussi sur rendez- vous pour travailler l’insertion professionnelle, pendant que leur bébé pourra être gardé.

2/ Le projet itinérant :

En Seine et Marne sous forme de permanence mobile en lien avec les PMI, sages-femmes et psychologue.

Conclusion :

Dans l’année 2021 nous avons pu faire face à un élargissement du territoire couvert par le service d’accompagnement des mères lycéennes, une montée en charge des soutiens apportés aux mères et à leurs bébés, une multiplicité des partenariats et en conséquence augmenter l’effectif de notre équipe. Le SAMELY a mis en lumière ce public spécifique, car la continuité scolaire et l’obtention de diplômes est une priorité pour les jeunes femmes. Le soutien complémentaire apporté sur la parentalité et le soin en cette période de fragilité est efficace pour renforcer le lien mère-enfant, favoriser l’insertion, lutter contre l’isolement et accéder aux lieux de droits communs.

Fort de ce constat, nous souhaitons continuer à développer le service. En 2022, les perspectives de développements dans le Val d’Oise et les Yvelines, par une présence à temps plein sur le territoire, permettraient de couvrir les besoins.

Notre spécificité interdépartementale permet de ne pas rompre le lien, malgré les déménagements fréquents de notre public. Il montre aussi l’importance d’un maillage très serré avec les professionnels sociaux, éducatifs et de soin, pour mener à bien l’accompagnement global proposé. La confiance accordée à notre service PEP, par l’éducation nationale, la région Ile de France, l’ARS, les CAF et les départements, montrent que ce service ne peut fonctionner qu’en réseau, grâce aux compétences de chaque institution.

A Paris le 1/02/2022 :
Florence CORNU directrice SMS PEP75
Sarah Machrouh et Wassim El Golli responsables SAMELY

Rapport d’activité 2020

Rapport d’activité 2020

.

Le SAMELY est un service créé en 2013 par l’association des PEP75. Il accompagne chaque année des lycéennes enceintes ou mères, dans le cadre de la lutte contre le décrochage scolaire. Il permet ainsi la construction d’un projet d’orientation scolaire et professionnel et lutte également contre l’isolement.

Le service a été mis en place en 2013 sur le département de Paris, il s’est développé ensuite en Seine-et-Marne et en Essonne en 2014, en lien avec les associations PEP départementales. Le département de la Seine-Saint-Denis est couvert également depuis le début de l’année 2019. En 2020, le contexte sanitaire et social a mis en évidence l’importance du service dans ses dimensions scolaires, sociales, éducatives et de protection de l’enfance.

I- Le Samely en quelques chiffres en 2020

205 lycéennes ont été accompagnées individuellement sur l’ensemble des territoires couverts :

  • 49 lycéennes accompagnées dans le département de Paris
  • 39 lycéennes accompagnées dans le département de la Seine-et-Marne
  • 56 lycéennes accompagnées dans le département de l’Essonne
  • 61 lycéennes accompagnées dans le département de la Seine-Saint-Denis

1- L’orientation des lycéennes par les partenaires

Répartition partenaires orienteurs

2- La répartition des lycéennes par âge

En 2020, la moyenne d’âge lors de l’entrée dans le dispositif SAMELY est de 17,5 ans et 11% des jeunes femmes sont âgées de 15 ans et moins (≤ 15 ans). Ces chiffres sont stables et n’ont pas évolué depuis l’année dernière.

  • 56% des jeunes accompagnées sont mineures lors de leur entrée dans le service.

II- La scolarité des mères lycéennes

L’année 2020 a été marquée par une alternance de périodes de scolarité « classique » et de périodes de confinement avec l’organisation d’une scolarité à distance.

Pendant le premier confinement, l’équipe du Samely a été contrainte d’arrêter les visites à domicile et les rendez-vous en présentiel. Elle est cependant restée mobilisée en proposant des rendez-vous réguliers aux lycéennes à distance via le téléphone ou les outils numériques afin de ne pas perdre le contact. L’ensemble des accompagnements ont ainsi pu se maintenir.

La période de confinement a été particulièrement difficile pour les lycéennes qui ont subi de fait une nouvelle interruption dans leur scolarité. Les élèves les plus touchées par cette crise sanitaire ont été celles vivant en situation d’isolement et de précarité importante : logement exigu, fermetures de nombreux services sociaux et associatifs engendrant des difficultés à subvenir aux besoins premiers…

Au niveau de la scolarité, nous avons relevé un manque de matériel informatique pour suivre les cours en ligne et des difficultés à travailler en présence de leur enfant. L’équipe a été particulièrement attentive au maintien du lien entre chaque élève et ses professeurs.

1- Les établissements scolaires

Voici la liste des établissements au sein desquels sont scolarisées les adolescentes, la majorité sont des lycées professionnels.

2- Les filières de scolarité

Répartition des filères de scolarité

Pendant le premier confinement, le SAMELY a proposé aux lycéennes accompagnées, des cours individuels de soutien scolaire gratuits à distance, grâce à la mobilisation d’un réseau de professeurs volontaires et engagés. Aussi, 28 lycéennes volontaires ont pu bénéficier de cours en complément de ceux proposés par l’établissement, à hauteur de 2 à 4h par semaine, afin de reprendre les notions travaillées avec les professeurs, comprendre les exercices et préparer les examens.

3- Le niveau scolaire des lycéennes

Niveau scolaire des lycéennes

93% des mères sont scolarisées en lycée ou CAP. 7% sont au collège.

4- Évolution de la situation scolaire pendant les deux ans d’accompagnement

84% des jeunes femmes sont scolarisées à l’entrée du SAMELY. Ce fort taux s’explique car c’est un critère nécessaire pour bénéficier de l’accompagnement proposé par le service. Toutes les lycéennes ont un établissement de rattachement et ont été scolarisées, au minimum, dans l’année précédente.

Situation scolaire- Année 1

Le décrochage a été augmenté par les cours à distance et le peu d’outil informatique ou de connexion dont les mères disposent. Le confinement a accentué les inégalités.

année1
Situation scolaire- Année 2
Situation scolaire- Année 2

Beaucoup de lycéennes ont obtenu les diplômes cette année. Toutefois à la rentrée de septembre de nombreuses élèves n’avaient pas de solution pour accéder à un établissement secondaire.

5- Les résultats aux examens 2020

Les résultats aux examens 2020

Ce tableau reprend les résultats obtenus aux examens passés en juin 2020. La passation des examens 2020 en contrôle continu semble avoir permis un taux de réussite plus important que les années précédentes.

Toutefois, notre public a eu de nombreuses difficultés à travailler les cours à distance : Manque de matériel informatique et de connexion wifi adéquate, bébé sans possibilité de garde, logements exigus avec peu d’espace pour travailler….

6- Le Service d’assistance pédagogique à domicile (SAPAD)

Ce service académique est destiné aux élèves subissant une interruption de scolarité pour raison de santé. Il leur permet de bénéficier de cours à domicile, à raison de 4 à 6h par semaine, pendant la période d’interruption. Ce service permet d’éviter une trop longue coupure de scolarité qui pourrait engendrer par la suite un décrochage. Il lutte également contre l’isolement puisque les élèves bénéficient de cours particulier, à domicile, de la part d’enseignants de leur établissement scolaire ou des établissements environnants.

Toutes les mères lycéennes ne peuvent avoir de SAPAD car certaines arrivent au SAMELY alors qu’elles sont déjà retournées dans leur établissement scolaire. Le SAPAD ne peut donc pas être enclenché.
En 2020 au niveau du SAMELY :

  • Paris : 15 lycéennes ont bénéficié du SAPAD (100% des demandes de SAPAD se mettent en place)
  • Seine-et-Marne : 1 lycéenne a bénéficié du SAPAD
  • Essonne : 4 lycéennes en ont bénéficié
  • Seine-Saint-Denis : 2 lycéennes ont bénéficié du SAPAD

Ces résultats montrent une grande disparité sur les différents départements qui crée une inégalité majeure entre les académies. Cette inégalité semble trouver des solutions à l’avenir.

En 2020, la mise en place du SAPAD pour les mères lycéennes quelques soit le département est devenu obligatoire. Ce service de scolarisation durant le temps de congé maternité, est inscrit à présent dans le bulletin officiel de l’éducation nationale. Toutefois, les nombreux déménagements les lieux d’habitation des mères rendent parfois la possibilité très difficile à mettre en place.

III- La mission de soutien en périnatalité et parentalité

1- Les jeunes femmes accompagnées par le SAMELY et la maternité

  • Situation de grossesse lors de l’orientation vers le dispositif
Situation de grossesse à l'entrée au SAMELY

En 2020, 64% des jeunes femmes ont été orientées vers le SAMELY pendant leur grossesse, ce qui permet notamment d’anticiper le décrochage au niveau de la scolarité et de mieux accompagner la naissance de l’enfant au niveau matériel mais également au niveau psychologique.

  • Seconde grossesse pendant l’accompagnement Samely
Situation de grossesse à l'entrée au SAMELY

→ Ces chiffres représentent les situations dont l’équipe a connaissance pendant l’année. Nous pouvons émettre l’hypothèse qu’un nombre plus important de jeunes femmes sera de nouveau enceinte dans les 2 ans qui suivent la naissance de leur premier enfant. Cependant, certaines n’en parlent pas et peu d’entre elles mènent leur grossesse à terme.

En 2020, 10 jeunes femmes ont informé les référentes Samely qu’elles étaient de nouveau enceintes. Parmi elles, 2 jeunes femmes ont eu recourt à l’IVG, 3 jeunes femmes ont souhaité mener leur grossesse à terme et 5 jeunes femmes ont vu leur grossesse s’interrompre suite à une fausse couche ou ont eu recours à une interruption tardive de la grossesse à l’étranger.

La maternité est au centre de la vie des lycéennes accompagnées par le SAMELY. La période périnatale est une période de grande vulnérabilité pour ces jeunes. De nombreux freins à la scolarité, mais également à l’établissement d’un lien mère-enfant sécurisant ont été relevés. Les conséquences sur la mère et le bébé sont nombreuses.

Suite à ces constats a été créé un poste de psychologue, chargé de mission parentalité et périnatalité, pour les mères adolescentes et leur bébé. Il s’inscrit dans une démarche de prévention du lien mère-enfant à travers un accompagnement psychologique individuel et un renforcement du réseau partenarial. Il mène également un travail de prévention précoce de la relation parents enfants et contribue à la réalisation d’actions collectives, préventives et thérapeutiques en faveur d’enfants et de familles en difficulté.

2- Les suivis psychologiques proposés

Depuis la création du poste en mars 2020, 45 suivis psychologiques individuels ont été initiés.

MISE EN PLACE DU SUIVI PSYCHOLOGIQUE

La mise en place de ce poste requière également un travail important de mise en lien avec les partenaires, afin d’en présenter les missions. Une rencontre est également organisée avec chaque nouvelle jeune orientée dans le service, dans les départements 91 et 77, afin de déconstruire les représentations négatives, que les jeunes femmes peuvent avoir sur le psychologue et de favoriser la mise en place du suivi individuel.

Répartition géographique des départements des suivis psychologiques

La montée en charge a été rapide dans le 91 et plus progressive dans le 77. La fin d’année 2020 montre néanmoins une nette progression en Seine et Marne.
La mise en place de suivis individualisés à distance a permis de toucher des jeunes habitants sur d’autres départements. Le confinement a rendu indispensable certains accompagnements individuels et ce, quel que soit le département d’origine des mères et de leur bébé.

3- Les actions collectives en présentiel

Malgré la situation sanitaire, des actions collectives, complémentaires de l’accompagnement individuel, ont pu être organisées en 2020 :

  • 3 séjours de soutien à la parentalité ont eu lieu au Pouliguen, en février et juillet 2020. Ils ont permis à 30 mamans et 30 bébés de pouvoir se réunir pour passer une semaine ensemble. L’objectif premier de ces séjours est de lutter contre l’isolement que rencontrent les mères lycéennes et de soutenir leur parentalité.
  • 1 stage remobilisation scolaire et de soutien à la parentalité a été organisé en Essonne, en octobre 2020 en collaboration avec les PEP91.

Ces stages et séjours sont l’occasion de proposer des ateliers de discussion et des parcours de motricité pour les bébés :

Intitulé de l’atelier

Suite au confinement et à une vacance de poste de la coordinatrice scolaire dans le département de Seine et Marne, certains projets collectifs ont dû être décalés :

Report du séjour de remobilisation scolaire d’avril 2020, en 2021, au Pouliguen.
Report du stage de soutien scolaire de Seine-et-Marne en 2021, en collaboration avec les PEP77.
Toutefois :
3 ateliers parentalité ont été organisés en collaboration avec des partenaires en 2020 :

  • Un atelier éveil musical, en collaboration avec l’École des parents et des éducateurs
  • Un atelier jeux avec l’enfant, en collaboration avec l’association Espace 19
  • Un atelier lecture de contes, en collaboration avec l’École des parents et des éducateurs

Décembre 2020 sera l’occasion de poursuivre cette action de soutien à la parentalité avec un programme renforcé comprenant 4 ateliers mères-enfants autour d’outils comme la lecture de livres, la musique ou la découverte d’un Lieu d’Accueil Enfants-Parents (LAEP).

4- Les actions collectives à distance

La psychologue a également adapté les propositions d’ateliers à la situation sanitaire en organisant des groupes de discussion à distance :

Intitulé de l’atelier

Un second atelier de discussion « Être maman et élève » est programmé dans le courant du mois de décembre

IV- Situation sociale des jeunes femmes- Focus département par département

Nous avons voulu reprendre les éléments collectés par département, pour voir quels sont les freins à lever pour insérer les mères et leurs enfants. Nos moyens et objectifs ne nous permettent pas de répondre par nous même aux problématiques de logement de mode de garde de suivi social ou de suivi éducatif, mais de faire appel à des partenaires pour le faire lorsqu’ils sont présents et peuvent intervenir.

1- Département de PARIS

  •  Répartition géographique sur le territoire
Intitulé de l’atelier

Les lycéennes suivies doivent être scolarisées à Paris. Elles habitent parfois très loin de leur établissement scolaire.

  • Situation d’hébergement des jeunes femmes
Hébergement Paris

Hébergement instable pour la moitié des mères suivies

  • Répartition des modes d’accueil pour les enfants
Répartition des modes d’accueil pour les enfants

Dans l’ensemble à Paris, les parents trouvent des modes de garde pour leur enfant.

  • Mise en place du suivi global pendant l’accompagnement SAMELY

A Paris, le besoin d’un accompagnement social et psychologique est identifié. La peur des services sociaux freine parfois les mères pour demander de l’aide. Le confinement le développement de l’informatisation des services laissent une partie de notre public isolée face aux institutions. Enfin le suivi de grossesse n’est parfois pas amorcé lors de notre début d’accompagnement. Il est nécessaire de nouer des partenariats forts avec les hôpitaux pour les soutenir dans les démarches de suivi de grossesse.

Suivi de grossesse - Paris
Suivi social - Paris
Suivi éducatif - Paris
Suivi psychologique - Paris
Suivi PMI enfant - Paris

Un poste de psychologue complémentaire est nécessaire pour couvrir le besoin PARIS Seine Saint Denis avec des modalités de prises en charge adaptées à ce public (horaire, déplacement prise en compte des bébés …)

2- Département de SEINE-ET-MARNE

  • Répartition géographique sur le territoire
Répartition des modes d’accueil pour les enfants

Disparité des suivis sur l’ensemble du territoire en lien aussi avec l’implantation de centres maternels avec lesquels nous travaillons

  • Situation d’hébergement des jeunes femmes
Situation d'hébergement 77

Lien fort avec les centres maternels, hébergement instable pour environ la moitié des mères et leur bébé

  • Répartition des modes d’accueil pour les enfants
Mode d'accueil enfant - 77

Problème de mode de garde pour de nombreuses mères qui se retrouvent sans solution de scolarisation

  • Mise en place du suivi global pendant l’accompagnement SAMELY
Suivi de grossesse 77
Suivi social 77
Suivi éducatif 77
Suivi psychologique 77
Suivi PMI enfant 77

Pas ou peu de problème de prise en charge lors de la grossesse

3- Département de l’ESSONNE

  • Situation d’hébergement des jeunes femmes
Situation d'hébergement 91

60% sont hébergées de manière stable chez elle ou chez leurs parents

  • Répartition des modes d’accueil pour les enfants
Mode d'accueil enfant 91

Environ une mère sur 5 n’a pas de mode de garde adapté

  • Mise en place du suivi global pendant l’accompagnement SAMELY
Suivi de grossesse - 91
Suivi social 77
Suivi éducatif - 91
Suivi psychologique - 91
Suivi PMI enfant - 91

Dans beaucoup de suivis il serait nécessaire de renforcer le suivi social et de santé des mères accompagnées

4- Département de SEINE-SAINT-DENIS

  • Répartition géographique sur le territoire
carte 93

Les nombreux déménagements expliquent cette répartition géographique

  • Situation d’hébergement des jeunes femmes
Situation hébergement 93
  • Répartition des modes d’accueil pour les enfants

Ce schéma reprend la situation d’accueil des enfants des jeunes femmes de Seine-Saint-Denis ayant déjà accouché (il exclut la situation des jeunes femmes actuellement enceintes)

Mode d'accueil enfant- 93

Difficulté de mode de garde plus importante en Seine Saint Denis

  • Mise en place du suivi global pendant l’accompagnement SAMELY
Suivi de grossesse- 93
Suivi social - 93
Suivi éducatif - 93
Suivi psychologique - 93
Suivi PMI enfant - 93

Suivi PMI et de santé couverts dans l’ensemble, besoin de soutien psychologique important
Par département les chiffres sont trop peu importants pour généraliser les constats. Pour mener à bien ses missions, le SAMELY a besoin que les partenaires se mobilisent pour proposer un accompagnement global de qualité. Le SAMELY ne peut rien faire sans des professionnels de l’éducation nationale, du département, de la CAF, des PMI, de l’ASE, des hôpitaux. Ne pas se substituer aux services existants reste prioritaire mais il est parfois difficile de voir les délais d’attente se prolonger, en particulier lors de la période de crise que nous traversons.

CONCLUSION

Le SAMELY en 2020, malgré un contexte sanitaire et social très tendu, a maintenu le lien avec les mères et leur bébé. Les résultats aux examens scolaires ont été bons dans l’ensemble, mais le problème d’insertion a été décalé à la rentrée 2020, où peu d’entre elles ont trouvé des solutions d’orientation post bac. L’absence d’école en présentiel a beaucoup pénalisé les lycéennes et leur bébé, souvent très isolés, dans des logements exigus et handicapées par l’absence d’outils informatiques. La fermeture temporaire des permanences sociales, des PMI, des crèches ont renforcé cet isolement. Beaucoup de démarches nécessitent d’être accompagnées. Seules face à leur téléphone, il est difficile pour les mères de régler les problèmes administratifs et financiers. Cela génère énormément d’angoisse. Proposer un accompagnement social à distance est très difficile, voire impossible. Ce ne peut être que transitoire.

Nous avons inventé des moyens de communication nouveaux, utilisé les réseaux sociaux, remis en place le présentiel dès que possible dans le respect des règles sanitaires. Toutefois, pour créer ce lien de confiance entre les professionnels du SAMELY et les mères, il faut aller vers elles.
Nous espérons que la situation de 2021 nous permettra de continuer le travail étroit avec nos collègues des PEP départementaux et de remettre en place la souplesse de prise en charge du dispositif, les actions collectives, la rencontre des partenaires éducatifs, de santé et sociaux.
Enfin, le besoin d’accompagnement des lycéennes enceintes est identique dans le Val d’Oise et les Yvelines. Le service cherche donc les moyens de pouvoir s’y implanter rapidement.

pdf-a-telecharger 1,2 Mo

Rapport d’activité 2020

Region-IDF
allocations familiales
pep75-samely

.

Le SAMELY est un service créé en 2013 par l’association des PEP75. Il accompagne chaque année des lycéennes enceintes ou mères, dans le cadre de la lutte contre le décrochage scolaire. Il permet ainsi la construction d’un projet d’orientation scolaire et professionnel et lutte également contre l’isolement.

Le service a été mis en place en 2013 sur le département de Paris, il s’est développé ensuite en Seine-et-Marne et en Essonne en 2014, en lien avec les associations PEP départementales. Le département de la Seine-Saint-Denis est couvert également depuis le début de l’année 2019. En 2020, le contexte sanitaire et social a mis en évidence l’importance du service dans ses dimensions scolaires, sociales, éducatives et de protection de l’enfance.

I- Le Samely en quelques chiffres en 2020

205 lycéennes ont été accompagnées individuellement sur l’ensemble des territoires couverts :

  • 49 lycéennes accompagnées dans le département de Paris
  • 39 lycéennes accompagnées dans le département de la Seine-et-Marne
  • 56 lycéennes accompagnées dans le département de l’Essonne
  • 61 lycéennes accompagnées dans le département de la Seine-Saint-Denis

1- L’orientation des lycéennes par les partenaires

Répartition partenaires orienteurs

2- La répartition des lycéennes par âge

En 2020, la moyenne d’âge lors de l’entrée dans le dispositif SAMELY est de 17,5 ans et 11% des jeunes femmes sont âgées de 15 ans et moins (≤ 15 ans). Ces chiffres sont stables et n’ont pas évolué depuis l’année dernière.

  • 56% des jeunes accompagnées sont mineures lors de leur entrée dans le service.

II- La scolarité des mères lycéennes

L’année 2020 a été marquée par une alternance de périodes de scolarité « classique » et de périodes de confinement avec l’organisation d’une scolarité à distance.

Pendant le premier confinement, l’équipe du Samely a été contrainte d’arrêter les visites à domicile et les rendez-vous en présentiel. Elle est cependant restée mobilisée en proposant des rendez-vous réguliers aux lycéennes à distance via le téléphone ou les outils numériques afin de ne pas perdre le contact. L’ensemble des accompagnements ont ainsi pu se maintenir.

La période de confinement a été particulièrement difficile pour les lycéennes qui ont subi de fait une nouvelle interruption dans leur scolarité. Les élèves les plus touchées par cette crise sanitaire ont été celles vivant en situation d’isolement et de précarité importante : logement exigu, fermetures de nombreux services sociaux et associatifs engendrant des difficultés à subvenir aux besoins premiers…

Au niveau de la scolarité, nous avons relevé un manque de matériel informatique pour suivre les cours en ligne et des difficultés à travailler en présence de leur enfant. L’équipe a été particulièrement attentive au maintien du lien entre chaque élève et ses professeurs.

1- Les établissements scolaires

Voici la liste des établissements au sein desquels sont scolarisées les adolescentes, la majorité sont des lycées professionnels.

2- Les filières de scolarité

Répartition des filères de scolarité

Pendant le premier confinement, le SAMELY a proposé aux lycéennes accompagnées, des cours individuels de soutien scolaire gratuits à distance, grâce à la mobilisation d’un réseau de professeurs volontaires et engagés. Aussi, 28 lycéennes volontaires ont pu bénéficier de cours en complément de ceux proposés par l’établissement, à hauteur de 2 à 4h par semaine, afin de reprendre les notions travaillées avec les professeurs, comprendre les exercices et préparer les examens.

3- Le niveau scolaire des lycéennes

Niveau scolaire des lycéennes

93% des mères sont scolarisées en lycée ou CAP. 7% sont au collège.

4- Évolution de la situation scolaire pendant les deux ans d’accompagnement

84% des jeunes femmes sont scolarisées à l’entrée du SAMELY. Ce fort taux s’explique car c’est un critère nécessaire pour bénéficier de l’accompagnement proposé par le service. Toutes les lycéennes ont un établissement de rattachement et ont été scolarisées, au minimum, dans l’année précédente.

Situation scolaire- Année 1

Le décrochage a été augmenté par les cours à distance et le peu d’outil informatique ou de connexion dont les mères disposent. Le confinement a accentué les inégalités.

année1
Situation scolaire- Année 2
Situation scolaire- Année 2

Beaucoup de lycéennes ont obtenu les diplômes cette année. Toutefois à la rentrée de septembre de nombreuses élèves n’avaient pas de solution pour accéder à un établissement secondaire.

5- Les résultats aux examens 2020

Les résultats aux examens 2020

Ce tableau reprend les résultats obtenus aux examens passés en juin 2020. La passation des examens 2020 en contrôle continu semble avoir permis un taux de réussite plus important que les années précédentes.

Toutefois, notre public a eu de nombreuses difficultés à travailler les cours à distance : Manque de matériel informatique et de connexion wifi adéquate, bébé sans possibilité de garde, logements exigus avec peu d’espace pour travailler….

6- Le Service d’assistance pédagogique à domicile (SAPAD)

Ce service académique est destiné aux élèves subissant une interruption de scolarité pour raison de santé. Il leur permet de bénéficier de cours à domicile, à raison de 4 à 6h par semaine, pendant la période d’interruption. Ce service permet d’éviter une trop longue coupure de scolarité qui pourrait engendrer par la suite un décrochage. Il lutte également contre l’isolement puisque les élèves bénéficient de cours particulier, à domicile, de la part d’enseignants de leur établissement scolaire ou des établissements environnants.

Toutes les mères lycéennes ne peuvent avoir de SAPAD car certaines arrivent au SAMELY alors qu’elles sont déjà retournées dans leur établissement scolaire. Le SAPAD ne peut donc pas être enclenché.
En 2020 au niveau du SAMELY :

  • Paris : 15 lycéennes ont bénéficié du SAPAD (100% des demandes de SAPAD se mettent en place)
  • Seine-et-Marne : 1 lycéenne a bénéficié du SAPAD
  • Essonne : 4 lycéennes en ont bénéficié
  • Seine-Saint-Denis : 2 lycéennes ont bénéficié du SAPAD

Ces résultats montrent une grande disparité sur les différents départements qui crée une inégalité majeure entre les académies. Cette inégalité semble trouver des solutions à l’avenir.

En 2020, la mise en place du SAPAD pour les mères lycéennes quelques soit le département est devenu obligatoire. Ce service de scolarisation durant le temps de congé maternité, est inscrit à présent dans le bulletin officiel de l’éducation nationale. Toutefois, les nombreux déménagements les lieux d’habitation des mères rendent parfois la possibilité très difficile à mettre en place.

III- La mission de soutien en périnatalité et parentalité

1- Les jeunes femmes accompagnées par le SAMELY et la maternité

  • Situation de grossesse lors de l’orientation vers le dispositif
Situation de grossesse à l'entrée au SAMELY

En 2020, 64% des jeunes femmes ont été orientées vers le SAMELY pendant leur grossesse, ce qui permet notamment d’anticiper le décrochage au niveau de la scolarité et de mieux accompagner la naissance de l’enfant au niveau matériel mais également au niveau psychologique.

  • Seconde grossesse pendant l’accompagnement Samely
Situation de grossesse à l'entrée au SAMELY

→ Ces chiffres représentent les situations dont l’équipe a connaissance pendant l’année. Nous pouvons émettre l’hypothèse qu’un nombre plus important de jeunes femmes sera de nouveau enceinte dans les 2 ans qui suivent la naissance de leur premier enfant. Cependant, certaines n’en parlent pas et peu d’entre elles mènent leur grossesse à terme.

En 2020, 10 jeunes femmes ont informé les référentes Samely qu’elles étaient de nouveau enceintes. Parmi elles, 2 jeunes femmes ont eu recourt à l’IVG, 3 jeunes femmes ont souhaité mener leur grossesse à terme et 5 jeunes femmes ont vu leur grossesse s’interrompre suite à une fausse couche ou ont eu recours à une interruption tardive de la grossesse à l’étranger.

La maternité est au centre de la vie des lycéennes accompagnées par le SAMELY. La période périnatale est une période de grande vulnérabilité pour ces jeunes. De nombreux freins à la scolarité, mais également à l’établissement d’un lien mère-enfant sécurisant ont été relevés. Les conséquences sur la mère et le bébé sont nombreuses.

Suite à ces constats a été créé un poste de psychologue, chargé de mission parentalité et périnatalité, pour les mères adolescentes et leur bébé. Il s’inscrit dans une démarche de prévention du lien mère-enfant à travers un accompagnement psychologique individuel et un renforcement du réseau partenarial. Il mène également un travail de prévention précoce de la relation parents enfants et contribue à la réalisation d’actions collectives, préventives et thérapeutiques en faveur d’enfants et de familles en difficulté.

2- Les suivis psychologiques proposés

Depuis la création du poste en mars 2020, 45 suivis psychologiques individuels ont été initiés.

MISE EN PLACE DU SUIVI PSYCHOLOGIQUE

La mise en place de ce poste requière également un travail important de mise en lien avec les partenaires, afin d’en présenter les missions. Une rencontre est également organisée avec chaque nouvelle jeune orientée dans le service, dans les départements 91 et 77, afin de déconstruire les représentations négatives, que les jeunes femmes peuvent avoir sur le psychologue et de favoriser la mise en place du suivi individuel.

Répartition géographique des départements des suivis psychologiques

La montée en charge a été rapide dans le 91 et plus progressive dans le 77. La fin d’année 2020 montre néanmoins une nette progression en Seine et Marne.
La mise en place de suivis individualisés à distance a permis de toucher des jeunes habitants sur d’autres départements. Le confinement a rendu indispensable certains accompagnements individuels et ce, quel que soit le département d’origine des mères et de leur bébé.

3- Les actions collectives en présentiel

Malgré la situation sanitaire, des actions collectives, complémentaires de l’accompagnement individuel, ont pu être organisées en 2020 :

  • 3 séjours de soutien à la parentalité ont eu lieu au Pouliguen, en février et juillet 2020. Ils ont permis à 30 mamans et 30 bébés de pouvoir se réunir pour passer une semaine ensemble. L’objectif premier de ces séjours est de lutter contre l’isolement que rencontrent les mères lycéennes et de soutenir leur parentalité.
  • 1 stage remobilisation scolaire et de soutien à la parentalité a été organisé en Essonne, en octobre 2020 en collaboration avec les PEP91.

Ces stages et séjours sont l’occasion de proposer des ateliers de discussion et des parcours de motricité pour les bébés :

Intitulé de l’atelier

Suite au confinement et à une vacance de poste de la coordinatrice scolaire dans le département de Seine et Marne, certains projets collectifs ont dû être décalés :

Report du séjour de remobilisation scolaire d’avril 2020, en 2021, au Pouliguen.
Report du stage de soutien scolaire de Seine-et-Marne en 2021, en collaboration avec les PEP77.
Toutefois :
3 ateliers parentalité ont été organisés en collaboration avec des partenaires en 2020 :

  • Un atelier éveil musical, en collaboration avec l’École des parents et des éducateurs
  • Un atelier jeux avec l’enfant, en collaboration avec l’association Espace 19
  • Un atelier lecture de contes, en collaboration avec l’École des parents et des éducateurs

Décembre 2020 sera l’occasion de poursuivre cette action de soutien à la parentalité avec un programme renforcé comprenant 4 ateliers mères-enfants autour d’outils comme la lecture de livres, la musique ou la découverte d’un Lieu d’Accueil Enfants-Parents (LAEP).

4- Les actions collectives à distance

La psychologue a également adapté les propositions d’ateliers à la situation sanitaire en organisant des groupes de discussion à distance :

Intitulé de l’atelier

Un second atelier de discussion « Être maman et élève » est programmé dans le courant du mois de décembre

IV- Situation sociale des jeunes femmes- Focus département par département

Nous avons voulu reprendre les éléments collectés par département, pour voir quels sont les freins à lever pour insérer les mères et leurs enfants. Nos moyens et objectifs ne nous permettent pas de répondre par nous même aux problématiques de logement de mode de garde de suivi social ou de suivi éducatif, mais de faire appel à des partenaires pour le faire lorsqu’ils sont présents et peuvent intervenir.

1- Département de PARIS

  •  Répartition géographique sur le territoire
Intitulé de l’atelier

Les lycéennes suivies doivent être scolarisées à Paris. Elles habitent parfois très loin de leur établissement scolaire.

  • Situation d’hébergement des jeunes femmes
Hébergement Paris

Hébergement instable pour la moitié des mères suivies

  • Répartition des modes d’accueil pour les enfants
Répartition des modes d’accueil pour les enfants

Dans l’ensemble à Paris, les parents trouvent des modes de garde pour leur enfant.

  • Mise en place du suivi global pendant l’accompagnement SAMELY

A Paris, le besoin d’un accompagnement social et psychologique est identifié. La peur des services sociaux freine parfois les mères pour demander de l’aide. Le confinement le développement de l’informatisation des services laissent une partie de notre public isolée face aux institutions. Enfin le suivi de grossesse n’est parfois pas amorcé lors de notre début d’accompagnement. Il est nécessaire de nouer des partenariats forts avec les hôpitaux pour les soutenir dans les démarches de suivi de grossesse.

Suivi de grossesse - Paris
Suivi social - Paris
Suivi éducatif - Paris
Suivi psychologique - Paris
Suivi PMI enfant - Paris

Un poste de psychologue complémentaire est nécessaire pour couvrir le besoin PARIS Seine Saint Denis avec des modalités de prises en charge adaptées à ce public (horaire, déplacement prise en compte des bébés …)

77

2- Département de SEINE-ET-MARNE

  • Répartition géographique sur le territoire
Répartition des modes d’accueil pour les enfants

Disparité des suivis sur l’ensemble du territoire en lien aussi avec l’implantation de centres maternels avec lesquels nous travaillons

  • Situation d’hébergement des jeunes femmes
Situation d'hébergement 77

Lien fort avec les centres maternels, hébergement instable pour environ la moitié des mères et leur bébé

  • Répartition des modes d’accueil pour les enfants
Mode d'accueil enfant - 77

Problème de mode de garde pour de nombreuses mères qui se retrouvent sans solution de scolarisation

  • Mise en place du suivi global pendant l’accompagnement SAMELY
Suivi de grossesse 77
Suivi social 77
Suivi éducatif 77
Suivi psychologique 77
Suivi PMI enfant 77

Pas ou peu de problème de prise en charge lors de la grossesse

91

3- Département de l’ESSONNE

  • Situation d’hébergement des jeunes femmes
Situation d'hébergement 91

60% sont hébergées de manière stable chez elle ou chez leurs parents

  • Répartition des modes d’accueil pour les enfants
Mode d'accueil enfant 91

Environ une mère sur 5 n’a pas de mode de garde adapté

  • Mise en place du suivi global pendant l’accompagnement SAMELY
Suivi de grossesse - 91
Suivi social 77
Suivi éducatif - 91
Suivi psychologique - 91
Suivi PMI enfant - 91

Dans beaucoup de suivis il serait nécessaire de renforcer le suivi social et de santé des mères accompagnées

93

4- Département de SEINE-SAINT-DENIS

  • Répartition géographique sur le territoire
carte 93

Les nombreux déménagements expliquent cette répartition géographique

  • Situation d’hébergement des jeunes femmes
Situation hébergement 93
  • Répartition des modes d’accueil pour les enfants

Ce schéma reprend la situation d’accueil des enfants des jeunes femmes de Seine-Saint-Denis ayant déjà accouché (il exclut la situation des jeunes femmes actuellement enceintes)

Mode d'accueil enfant- 93

Difficulté de mode de garde plus importante en Seine Saint Denis

  • Mise en place du suivi global pendant l’accompagnement SAMELY
Suivi de grossesse- 93
Suivi social - 93
Suivi éducatif - 93
Suivi psychologique - 93
Suivi PMI enfant - 93

Suivi PMI et de santé couverts dans l’ensemble, besoin de soutien psychologique important
Par département les chiffres sont trop peu importants pour généraliser les constats. Pour mener à bien ses missions, le SAMELY a besoin que les partenaires se mobilisent pour proposer un accompagnement global de qualité. Le SAMELY ne peut rien faire sans des professionnels de l’éducation nationale, du département, de la CAF, des PMI, de l’ASE, des hôpitaux. Ne pas se substituer aux services existants reste prioritaire mais il est parfois difficile de voir les délais d’attente se prolonger, en particulier lors de la période de crise que nous traversons.

CONCLUSION

Le SAMELY en 2020, malgré un contexte sanitaire et social très tendu, a maintenu le lien avec les mères et leur bébé. Les résultats aux examens scolaires ont été bons dans l’ensemble, mais le problème d’insertion a été décalé à la rentrée 2020, où peu d’entre elles ont trouvé des solutions d’orientation post bac. L’absence d’école en présentiel a beaucoup pénalisé les lycéennes et leur bébé, souvent très isolés, dans des logements exigus et handicapées par l’absence d’outils informatiques. La fermeture temporaire des permanences sociales, des PMI, des crèches ont renforcé cet isolement. Beaucoup de démarches nécessitent d’être accompagnées. Seules face à leur téléphone, il est difficile pour les mères de régler les problèmes administratifs et financiers. Cela génère énormément d’angoisse. Proposer un accompagnement social à distance est très difficile, voire impossible. Ce ne peut être que transitoire.

Nous avons inventé des moyens de communication nouveaux, utilisé les réseaux sociaux, remis en place le présentiel dès que possible dans le respect des règles sanitaires. Toutefois, pour créer ce lien de confiance entre les professionnels du SAMELY et les mères, il faut aller vers elles.
Nous espérons que la situation de 2021 nous permettra de continuer le travail étroit avec nos collègues des PEP départementaux et de remettre en place la souplesse de prise en charge du dispositif, les actions collectives, la rencontre des partenaires éducatifs, de santé et sociaux.
Enfin, le besoin d’accompagnement des lycéennes enceintes est identique dans le Val d’Oise et les Yvelines. Le service cherche donc les moyens de pouvoir s’y implanter rapidement.